14 raisons de garder confiance sur le futur de l’alimentation

Quand il s’agit de l’avenir du système alimentaire, il est difficile de ne pas se décourager. En effet, près d’un milliard d’êtres humains ont faim, tandis qu’un autre 1,5 milliard est obèse ou en surpoids. Partout dans le monde, les gens gaspillent 1,3 milliard de tonnes de nourriture chaque année. Et selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur le changement climatique (GIEC), les humains sont à blâmer pour le réchauffement climatique qui entraînera une planète sujette aux catastrophes de plus en plus violentes, un assèchement global et naturel.

Malgré tout cela, l’organisation Food Tank a compilé une liste de 14 raisons d’être optimiste quant à l’avenir du système alimentaire => partagez-les sur vos réseaux pour diffuser le message qu’il est enfin et globalement en train de changer pour le mieux.

1 – La jeune génération en apprend plus sur la provenance de sa nourriture que leurs parents

Aux États-Unis, des initiatives comme la Kitchen Community (cuisine communautaire), Le Edible Schoolyard Project (projet scolaire des comestibles), le Centre Sylvia et l’Institut FARM reçoivent des enfants qui s’impliquent ardemment dans l’apprentissage alimentaire de leur origine à l’assiette.
Au Costa Rica, les jeunes se voient enseigner l’agriculture et la gestion intégrée des ressources naturelles à l’Université de la Terre.

En Ouganda, le Forum pour une agriculture durable en Afrique et le projet DISC instruisent des jeunes sur l’agriculture durable.

En République démocratique populaire du Laos, en Thaïlande et dans les Philippines, le World Vegetable Center (AVRDC) met en place des jardins pour que les élèves de primaire puissent s’instruire.

2 – L’alimentation des écoles publiques provient de plus en plus de l’agriculture biologique

Les repas scolaires sont un service public de restauration collective présents partout à travers le monde. De nombreux pays ont mis en œuvre des réformes pour améliorer la qualité nutritionnelle des repas scolaires en cherchant des sources plus écologiques pour la nourriture de leurs étudiants.

Au Brésil, par exemple, au moins 30% de la nourriture des repas scolaires doivent être achetés localement auprès des petits agriculteurs.

3 – Les déchets alimentaires sont de plus en plus compostés

En moyenne, tous les États membres de l’Union européenne compostent environ 15% de leurs déchetsmunicipaux (7% seulement en France, mais cette tendance est en augmentation). En 2011, aux Pays-Bas, la proportion de déchets compostés était plus de deux fois supérieures à la moyenne. Aux États-Unis, San Francisco a entrepris des programmes de compostage et de recyclage publics étendus, et détourne maintenant 78% de ses déchets devant normalement être acheminés sur des sites d’enfouissement.

4 – Les projets de permaculture sont en plein essor partout dans le monde

Les petits champs agricoles et les fermettes familiales gagnent en rendement, deviennent plus durables, plus nutritives et appliquent de plus en plus les principes de permaculture. Un nombre croissant de personnes produisent même de l’alimentaire dans leur cour, sur leur toit,… Aujourd’hui, on estime à 850.000 projets locaux de permaculture dans près de 160 pays, selon l’Institut de recherche en Permaculture Australien.

5 – Dans un des pays ayant le plus d’obèses au monde, le phénomène est en déclin chez les enfants de familles à faibles revenus

De récentes statistiques des Centres de prévention et de contrôle des maladies (CDC) montrent que dans deux tiers des États aux USA, plus de la moitié des enfants (de deux à quatre ans) interrogés dont les familles ont de faibles revenus présentent des taux inférieurs de surpoids et d’obésité à il y a seulement trois ans. Dans six États et territoires étudiés, le taux a chuté d’un point complet.

6 – L’aide alimentaire mondiale a changé et soutient plus les économies émergentes

De récentes recherches ont indiqué que les dons en espèces ou chèques peuvent être plus efficaces que les dons en nature quand il s’agit de l’aide alimentaire. Des Initiatives du programme alimentaire mondial (WFP) comme Purchase for Progress (Acheter pour progresser) et Home-Grown School Feeding (Cantine scolaire de nourriture cultivée à la maison) ont déjà ouvert de nouvelles perspectives pour les consommateurs dans les pays en développement afin d’utiliser les fonds pour acheter auprès de petits agriculteurs et producteurs de proximité.

7 – De nouvelles formes de gouvernance alimentaire, telles que les conseils politiques alimentaires, gagnent en popularité

Selon Food First, le premier conseil politique alimentaire a été créé il y a plus de 20 ans aux États-Unis, et il y en a maintenant plus de 200 en Amérique du Nord seulement. Ces conseils peuvent directement influencer la législation locale comme nationale. Au Brésil, le National Food and Nutrition Security Council (Conseil national de sécurité alimentaire et nutritionnelle) conseille directement le président sur la formulation des politiques alimentaires.

8 – Les villes deviennent plus écologiques, et l’agriculture urbaine et périurbaine se répand

Alors que l’urbanisation touche de plus en plus la population mondiale, les initiatives d’éco-villes mettent en œuvre des nouveaux moyens pour rendre les zones urbaines plus respectueuses de l’environnement, en particulier quand il s’agit de la production alimentaire.

Il y a environ 180 initiatives d’éco-ville dans le monde, si l’on en croit l’International Eco-Cities Initiative de l’Université de Westminster, et ce nombre est en hausse.

La ville de Malmö, en Suède, qui a été finaliste pour le prix de la Capitale verte européenne 2012-13 a entrepris un engagement visant à rendre toute la nourriture achetée dans la ville biologique pour 2020.

Dans les seuls États-Unis, 11 États et le District de Columbia ont adopté des lois pour accroître l’accès aux terrains urbains pour la production agricole au cours des dernières années.
En Afrique, il y a des preuves accablantes que les zones agricoles urbaines et péri-urbaines ainsi que l’accroissement des domaines forestiers contribuent à l’amélioration des moyens de subsistance à Kampala, Dakar, Dar es Salaam et d’autres villes.

9 – De nombreux gouvernements garantissent le droit des femmes à la propriété foncière

Même si cela permet anecdotique, c’est une donnée réellement importante et fondamentale. En Afrique subsaharienne, les femmes possèdent au moins 43% des logements et de la production alimentaire commerciale.

Garantir les droits fonciers, aussi bien que l’accès à l’éducation et à la formation, pour les femmes est essentiel en vue d’améliorer la sécurité alimentaire sur le continent, et plusieurs gouvernements de nations sont déjà en action.

L’Éthiopie, par exemple, a mis en place une législation qui protège le droit d’une femme à la terre en cas de divorce ou du décès de son conjoint.

10 – De plus en plus de citoyens se préoccupent et se sentent concerner de manger durable

« Biologique », « produit localement », « en liberté » et « saisonnier » sont autant de termes qui sont de plus en plus courants dans la langue vernaculaire du magasin. De 1990 à 2010, les ventes d’aliments et de boissons biologiques dans les seuls États-Unis ont explosé passant d’un marché d’une valeur totalede 1 à 26,7 milliards de dollars. En 2010, 11% de toutes les ventes de fruits et de légumes aux États-Unis étaient biologiques.

11 – Les ventes directes ou circuits courts s’accroissent

Les mini-marchés de producteurs font d’excellentes sources de produits locaux et biologiques pour les citadins et sont de plus en plus populaires. Selon le Département américain de l’Agriculture (USDA), leur nombre (aux USA) a augmenté de près de 300% entre 2000 et 2013.

En Australie, le nombre de ces marchés a doublé entre 2004 et 2011.

En France, 21% des producteurs vendent en circuit court (les consommateurs locaux sont appelés Locavore).

12 – Les nouvelles technologies aident les producteurs et les consommateurs à faire pousser de la nourriture plus durable

La semaine dernière, Food Tank a présenté une liste de 23 applications pour les appareils mobiles que les consommateurs peuvent utiliser. Leur but est d’aider à faire pousser, acheter et manger des aliments plus durables en identifiant les marchés de producteurs locaux, réduire le gaspillage alimentaire et fournir des informations sur les produits du terroir disponibles selon la saison.

Et en Afrique sub-saharienne, il y a plus de 650 millions de téléphones mobiles qui sont régulièrement utilisés pour transmettre des informations sur les prix du marché, les annonces météorologiques et les pratiques agricoles durables. Ces petits exploitants sont ainsi aidés à obtenir de meilleurs prix pour leurs produits, se préparer aux catastrophes naturelles et à accroître leurs rendements.

13 – Des artistes du monde entier captent l’attention pour un changement alimentaire

En septembre, les musiciens John Mellencamp, Willie Nelson et Dave Matthews se sont produits lors d’un festival de musique dans l’État de New York au profit de Farmaid, une organisation qui soutient l’agriculture familiale. Cette association est dirigée par le réalisateur américain Deborah Koons Garcia dont l’un des documentaire appelé Symphony of the Soil a souligné le rôle de la santé des sols dans un système d’alimentation saine.

Le Nobel Peace Center d’Oslo, en Norvège, affiche actuellement une exposition de photographes (Peter Menzel et Faith D’Aluisio), illustrant les vastes différences alimentaires de familles issues du monde entier.

14 – Les preuves que l’alimentation locale peut nourrir le monde sont accablantes

De nombreux rapports – issus de Base de connaissances sur les évaluations de l’agriculture internationale, Science et technologie pour le développement (IAASTD), Alimentation et Agriculture : l’avenir de la durabilité, et le programme Préserver et sauvegarder du département de l’Agriculture et de l’alimentation des Nations-Unies, pour n’en nommer que quelques-uns – ont montré que seule une technologie complexe et sophistiquée n’était pas une bonne réponse.

Au contraire, il est plutôt nécessaire d’avoir des pratiques agricoles intelligentes et ayant une compréhension holistique qui nourrissent aussi la Terre.

De nombreuses études de cas provenant du monde entier ont montré que les petits agriculteurs qui utilisent des pratiques biologiques sont capables d’atteindre des rendements qui sont égaux à, et souvent au-delà de ceux des exploitations agricoles conventionnelles.

En conclusion, le développement de l’agriculture locale et technologique ne peut fonctionner qu’en connaissance des influences globales et écologiques… et ces valeurs commencent à se frayer un véritable chemin sur toute la planète.

Source: Civilisation 2.0