Régimes et sportifs de haut niveau

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Par Arnaud Cocaul, membre du Think Tank ObésitéS, médecin nutritionniste.

Le Journal du Dimanche du 13 avril 2014 révèle que les régimes drastiques concernent également les sportifs de haut niveau, comme ceux évoluant dans le cyclisme.

Ainsi l’équipe britannique Team Sky « bénéficie » des conseils nutritionnels de Nigel Mitchell. Celui-ci se targue dans The Guardian d’être « responsable de tout ce qui entre dans la bouche des coureurs ». On y apprend ainsi que cet apprenti sorcier procure aux cyclistes des protéines à haute dose dès le petit déjeuner sous forme de porridge et d’omelette, et des laitages le soir au coucher en forte quantité. Le sirop d’agave remplace le saccharose, on prend 2 grammes d’huile de poisson pour les oméga 3 et les propriétés anti inflammatoires. On boit des jus de fruits et on mange des légumes pour s’hydrater.

On peut supprimer les fibres donc les jus de fruits, les légumes et les fruits si on cherche à perdre du poids afin d’alléger le tube digestif et on préconise des privations en particulier sur les graisses.

Bref, rien de nouveau et toujours les recettes des magazines appliquées pour faire fondre rapidement un régime qui entraîne des variations de poids étonnantes d’une saison à l’autre, par exemple chez Bradley Wiggins et Christopher Froome qui avaient survolé le dernier Tour de France.

Pour Bradley Wiggins, un kilo de pris représente 30 secondes de perdues au sommet d’une côte. Wiggins pesait 86 kilos lors de son premier tour de France en 2006, il a fini 124ème, en Juillet 2012, il était à 71 kilos et a fini premier. De quoi lui donner raison ! Mais, il a tout repris l’hiver suivant (12 kilos) et a tout reperdu pour le Tour d’Italie en 2013. Désormais, il fait 3 à 4 kilos de plus qu’à l’été 2012. C’est le fameux yoyo ascendant qui commence.

Les autres formations cyclistes concurrentes s’interrogent sur le bien fondé de la formation britannique qui vise un poids surréaliste à atteindre plus que de forme avec des méthodes peu recommandables qui ressemblent à celles d’un certain Dr Dukan.
Ce qui m’interroge, ce sont ces champions que l’on formate aujourd’hui. Mais on ne se préoccupe pas de leur futur, y compris médical, qui risque d’être endommagé. Cela vaut-il la peine de faire un tel sacrifice pour une breloque à suspendre chez soi ?

Think Tank Obésités