Reishi, champignon de la longévité

Le reishi est un champignon fabuleux qui agit sur plusieurs systèmes de l’organisme afin de préserver la santé et l’équilibre des fonctions vitales. Il agit notamment sur les systèmes immunitaire, respiratoire, cardiaque, nerveux ainsi que sur les fonctions du foie. 

Le reishi est tenu en très haute estime par la médecine traditionnelle chinoise (MTC) qui le nomme « ling zhi », la plante de l’esprit. En Chine, on le retrouve associé à des figures de vieux sages et même dans l’iconographie de la cité interdite. (1)

Ganoderma lucidum de son nom latin, le reishi se retrouve dans les régions tempérées, subtropicales et tropicales autour du globe, sur les troncs d’arbres morts et les racines près du sol. C’est principalement le fruit du champignon qui est utilisé, mais parfois aussi le mycélium, ses « racines », ou encore ses spores.

Reishi et système immunitaire

Les actions du reishi sur le système immunitaire sont multiples et dépendent des besoins de l’organisme. Il peut tout autant renforcir un système immunitaire déficient que tempérer les actions d’une immunité trop réactive, en cas d’allergies ou de maladies auto-immunes par exemple. Cette capacité dite « immuno-modulatrice » est rendue possible par la présence de plus d’une centaine de polysaccharides et tout autant de triterpénoïdes qui sont contenus dans le reishi. (2)

Ce champignon accroît la production cellules immunitaires en tout genre : cellules tueuses naturelles, macrophages, immunoglobulines, lymphocytes T et autres. De plus, selon les études scientifiques, des effets anti-tumoraux sont attribués au reishi car celui-ci multiplie par 5 à 29 fois les facteurs de nécrose tumorale. Cependant, il convient de consommer le reishi plusieurs semaines d’affilée pour bénéficier de ses effets. Lorsque nous sommes malades de façon aiguë, il est un peu tard pour faire appel à son action.

Reishi et systèmes nerveux, cardiaque et respiratoire

Le reishi harmonise la triade des fonctions nerveuses, cardiaques et respiratoires qui fonctionnent en étroite relation les unes avec les autres. Son surnom de plante de l’esprit provient de sa capacité à clarifier les pensées et à apaiser l’agitation mentale. La relation entre les sentiments ressentis au niveau du cœur et les représentations de l’esprit est harmonisée, favorisant une compréhension et une expression plus simple et claire des besoins et des humeurs.

Ce champignon est utilisé de longue date pour prévenir le mal de l’altitude car il améliore la respiration cellulaire. Ses effets anti-inflammatoires bénéficient aux asthmatiques et aux personnes souffrant de congestion pulmonaire chronique. Des études cliniques effectuées en Chine sur des milliers de patients atteints de bronchite chronique ont démontré une amélioration de leur état dans 60% à 90% des cas (Chang & But, 1986).

Également considéré comme adaptogène, le reishi régularise aussi peu à peu les fonctions des glandes surrénales, impliquées dans la gestion du stress. Au niveau circulatoire, le reishi diminue le taux de cholestérol et la tension sanguine excessive. Il a aussi été démontré qu’il réduit les douleurs cardiaques et l’arythmie tout en prévenant l’athérosclérose. (3)

Une panoplie de bénéfices

Au niveau du foie, le reishi contribue à régulariser les taux de sucre, de triglycérides et de cholestérol dans le sang. Il protège aussi les cellules des effets néfastes des toxines et radiations, entre autres grâce à ses antioxydants qui éliminent les radicaux libres. De plus, le reishi est sensiblement anti-inflammatoire, il diminue la sensation de douleur et il accélère la régénération osseuse.

Avec autant de bénéfices, on pourrait croire que le reishi est une panacée ou même douter de la véracité de ces affirmations. En fait, ce champignon est l’une des substances médicinales de la pharmacopée naturelle qui a motivé le plus de recherches scientifiques et celles-ci attestent de la plupart des vertus mentionnées.

Il convient cependant d’apporter un bémol : le reishi n’excelle pas dans tous les domaines. Il n’est pas l’anti-inflammatoire le plus puissant, pas plus qu’il ne régularise la glycémie autant que les meilleurs plantes médicinales à cet effet. Sa qualité réside principalement dans la multiplicité de ses effets harmonisateurs et régulateurs à divers niveaux dans l’organisme. Toutefois, on retient que son action modératrice sur l’immunité est rarement égalée parmi les plantes médicinales.

Contre-indications

On évite de combiner le reishi aux fluidifiants sanguins synthétiques à cause de sa capacité à inhiber l’agrégation plaquettaire, malgré que cette incompatibilité théorique n’ait pas été démontrée dans les faits. Certaines personnes peuvent y être allergiques, mais lorsque nous sommes allergiques aux champignons comestibles nous ne le sommes pas nécessairement face au reishi qui appartient à un règne supérieur de champignons.

Par ailleurs, le reishi améliorant les fonctions hépatiques, il est possible que les médicaments soient éliminés plus rapidement et que cela perturbe les dosages administrés dans les cas les plus sensibles. En tous les cas, il convient de consulter votre médecin si vous craignez que votre médication soit affectée.

Somme toute, aucune contre-indication majeure ne concerne le reishi, bien qu’il arrive que de rares personnes éprouvent des inconforts divers en le consommant : maux de tête, inconforts digestifs et autres. Ces cas sont isolés et leur occurrence est comparable aux effets désagréables qui peuvent survenir lorsque nous consommons un nouvel aliment « qui ne passe pas ».

Comment consommer le reishi

Le reishi doit être consommé avec constance pendant plusieurs semaines pour prodiguer ses effets bénéfiques. Une période de 6 à 8 semaines est conseillée, que l’on peut répéter quelques fois par année ou au besoin. Il n’y a pas de contre-indication à consommer le reishi toute l’année non plus, tout dépend des effets escomptés. Consultez un herboriste-thérapeute pour vous guider selon vos besoins personnels et intégrer la prise du reishi à un protocole plus complet.

Ce champignon peut être ingéré sous plusieurs formes, mais l’idéal est d’en faire une décoction. Pour ce faire, faites bouillir 30g de reishi dans 3 litres d’eau jusqu’à réduire la quantité de liquide à 2 litres. Vous pouvez par la suite essorer les morceaux de reishi et les jeter. Conservez cette décoction au réfrigérateur et buvez-en une demie tasse (125mL) deux fois par jour, matin et soir : vous en aurez ainsi pour huit jours à terminer votre décoction avant de répéter le processus. Certains se fabriquent un sirop à partir de ce procédé, en concentrant davantage la décoction.

Il est également possible de vous procurer des capsules, mais il est préférable que le champignon entier s’y trouve sans que la compagnie qui les fabrique n’ait altéré quoi que ce soit. Mieux vaut préserver l’intégrité d’un champignon pour bénéficier de la synergie naturelle qui se produit grâce à l’ensemble de ses composants moléculaires. En effet, selon un mycologue de l’université de Neuchâtel, Daniel Job : « dès que l’on tente d’isoler un principe actif d’un extrait de champignon, on perd son activité biologique » (Le Temps, Genève, Courrier International, pp. 13-19, oct. 2011).

Références

(1) Willard, Terry. Reishi Mushroom, Sylvan Press, Seattle – Washington, É.-U., 1990.
Voir illustrations du cahier central.

(2) Willard, Terry. Reishi Mushroom, Sylvan Press, Seattle – Washington, É.-U., 1990. pp. 40-41.

(3) Winston, David et Maimes, Steven. Adaptogens, Healing Art Press, Rochester – Vermont, É.-U. 2007. pp. 186-187.

(4) Article : Les champignons médicinaux avec Mr. Hobbs