13 choses à se rappeler si vous aimez une personne souffrant d’anxiété

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L’anxiété est complexe et difficile à gérer. Pas seulement pour les personnes qui en souffrent, mais aussi pour ceux qui aiment une personne souffrant d’anxiété. Elle est parfois pesante physiquement, et bien sûr mentalement la plupart du temps.

Les projets doivent s’adapter et évoluer en fonction de l’anxiété ressentie par la personne. Certaines situations doivent être évitées. Et il est impossible de faire des projets si l’on n’est pas attentif, minutieux et rigoureux. Car les besoins émotionnels d’une personne qui souffre d’anxiété généralisée varient d’un jour à l’autre. Vivre avec quelqu’un qui souffre d’anxiété nécessite un grand investissement personnel. Comprendre ce que ressent quelqu’un qui souffre d’anxiété est extrêmement complexe.

Et il est tout à fait compréhensible de sentir déboussolé face à une telle complexité. Pour vous aider à gérer une telle situation, voici 13 choses à se rappeler si vous aimez une personne qui souffre d’anxiété.

1. Elles sont plus que leur anxiété

Personne n’apprécie d’être réduit à un attribut de sa personnalité. Si vous voulez vraiment aider une personne qui souffre d’anxiété, dites-lui que vous l’appréciez telle qu’elle est, en tant qu’individu unique. N’oubliez jamais que derrière l’anxiété, il y a une personne.

C’est peut-être déjà une évidence pour vous : on ne définit pas une personne par la maladie dont elle souffre.  Malheureusement, quand une personne que l’on aime souffre de troubles mentaux, on a tendance à se concentrer sur la maladie – et à oublier l’être humain qui est derrière. N’oubliez pas : malgré son anxiété, cette personne est un être humain. Un être humain avec toutes ses complexités – comme nous tous ! Essayez de ne jamais oublier ça.

2. Elles peuvent se fatiguer facilement

Être anxieux est  une chose épuisante. En fait, les seules personnes qui peuvent vraiment comprendre à quelle point l’anxiété peut être fatigante sont… les personnes qui souffrent d’anxiété. L’anxiété provoque un état de crispation aiguë. Les personnes qui en souffrent sont constamment en état d’alerte. Leur esprit n’est presque jamais apaisé. Et leur corps est toujours en état d’alerte : soit c’est la lutte, soit c’est la fuite. Bien entendu, cet état de crispation chronique provoque un épuisement rapide. Des situations facilement gérables par ceux qui ne sont pas anxieux, peuvent facilement devenir un véritable calvaire pour les personnes qui souffrent d’anxiété.

Vous avez déjà eu une semaine particulièrement éprouvante ? Le genre de semaine durant laquelle, chaque matin, vous vous dites « Je n’en peux plus ! Là, je suis vraiment épuisé ! ». Cet état de stress et d’épuisement, c’est le quotidien des personnes qui souffrent d’anxiété. N’oubliez pas ça, la prochaine fois que vous poussez quelqu’un qui souffre d’anxiété à être plus productif.

3. Elles peuvent être facilement déroutées

À force de vivre dans un état constant de crispation et de tension, elles sont facilement déroutées.  Les personnes qui souffrent d’anxiété sont hyper-alertes. Elles sont conscientes de tout ce qui se passent autour d’elles : chaque bruit, chaque mouvement, chaque odeur, chaque lumière, chaque personne, chaque objet. C’est à cause de cet état d’hyper-alerte que certaines situations, qui à priori ne paraissent pas déroutantes, peuvent rapidement devenir écrasantes pour quelqu’un qui souffre d’anxiété. Par exemple, le simple fait d’avoir des personnes qui ont une conversation dans la même pièce peut devenir stressant pour une personne anxieuse. Quand vous essayez d’encourager et d’apporter votre soutien aux personnes qui souffrent d’anxiété, souvenez-vous que les activités qui sont agréables pour vous peuvent facilement devenir déconcertantes pour elles.

Quand vous essayez de convaincre une personne qui souffre d’anxiété d’aller quelque part, n’oubliez pas que les activités qui sont agréables pour vous peuvent facilement devenir déroutantes pour elle. Voilà pourquoi il faut à tout prix éviter d’imposer des situations dans lesquelles elles peuvent se sentir « enfermées ». Pour les rassurer, n’oubliez pas de leur dire que si elles le souhaitent, elles peuvent partir et qu’elles peuvent le faire à tout moment.

4. Elles sont bien conscientes que leur anxiété est souvent irrationnelle

Oui, elles le savent : souvent, leur anxiété est irrationnelle. Mais savoir que sa maladie est irrationnelle n’empêche malheureusement pas les pensées de défiler à toute allure. Leur esprit continue de penser à toutes les centaines de scénarios catastrophes qui pourraient se produire à instant T. Si c’était aussi simple que de se dire « bon, mes angoisses sont irrationnelles. Pas la peine que je me fasse du souci », la plupart des personnes qui souffrent d’anxiété n’auraient plus de problèmes !

C’est justement un des pires aspects de l’anxiété : savoir que cette maladie est irrationnelle. Par conséquent, cela ne sert à rien de faire remarquer aux personnes qui souffrent d’anxiété que leurs pensées sont irrationnelles – elles le savent déjà. Ce dont elles ont vraiment besoin, c’est de compassion, d’indulgence et de soutien.  Peut-être que l’on pense bien faire quand on leur fait remarquer que leur anxiété est irrationnelle et inutile. Mais en réalité, c’est loin de les aider.

5. Elles savent exprimer ce qu’elles ressentent (il faut juste savoir les écouter)

Ce n’est pas parce que ces personnes souffrent d’anxiété qu’elles ne peuvent pas communiquer ce qu’elles ressentent. (Sauf quand elles sont en pleine crise de panique, auquel cas il est peu probable qu’elles puissent en parler. Et dans ce cas de figure, n’essayez surtout pas de les faire parler !). En fait les personnes anxieuses aiment toujours autant parler avec les autres et parler en leur nom. Donc ne vous inquiétez pas, elles seront très bien vous dire ce qu’elles ressentent en temps voulu.

Beaucoup de gens pensent que quand une personne souffre d’anxiété (ou de n’importe quel autre problème d’ailleurs), et que cette personne ne parle pas, c’est parce qu’elle n’a pas envie de parler.  Mais la réalité est tout autre. La raison pour laquelle la personne n’a pas envie de parler est souvent dû au fait que la personne en face n’a pas su l’écouter comme il le fallait ou pire a eu une attitude dédaigneuse. Donc, la prochaine fois que vous pensez qu’une personne qui souffre d’anxiété n’est pas en mesure de parler pour elle-même, mordez-vous la langue ! Et laissez-lui la possibilité de communiquer. Ensuite, prenez le temps d’écouter attentivement ce qu’elle a à vous dire.

6. Elles n’ont pas besoin de quelqu’un qui leur demande constamment « ça va ? » quand elles paniquent

Quand vous voyez une personne qui souffre d’anxiété en train de paniquer, êtes-vous sûr qu’il faut réellement leur demander « ça va ? »

Vous connaissez déjà la réponse : elle est en pleine crise de panique ! Son cœur bat à un rythme effréné, ses mains son moites, sa poitrine est compressée, ses bras et ses jambes tremblent à cause de l’adrénaline et en plus elle vient d’entrer dans un état de lutte ou de fuite.  Quand les personnes qui souffrent d’anxiété ont une crise de panique, elles pensent qu’elles vont mourir.  Alors, au lieu de leur demander si « ça va », essayez quelque chose de différent. Voici quelques bons exemples de ce que vous pourriez leur dire pour les aider :

•  « Respire. N’oublie pas de respirer. »

•  « Essaye de <ajoutez ici une technique qui les a aidées par le passé> »

•  « Tu veux qu’on aille dans un endroit plus calme ? »

•  « Je suis là si tu as besoin de moi. » (Puis, laissez-les tranquilles si elles ne vous demandent rien.)

•  « Tu fais une crise de panique. Ça ne va pas durer. Tu en as déjà surmonté par le passé – et tu vas aussi surmonter celle-là. »

Surtout, n’oubliez pas la chose la plus importante : si elles vous demandent de les laisser tranquilles – laissez-les seules ! Ce sont elles qui ont le plus d’expérience dans la gestion d’une crise de panique. Laissez-les agir comme bon leur semble.

7. Elles vous sont reconnaissantes de votre aide

L’anxiété est difficile pour toutes les personnes impliquées dans la situation – y compris pour les personnes qui les aiment. Et ça, les personnes qui souffrent d’anxiété le savent. Elles savent qu’elles sont irrationnelles. Elles savent que vous avez été obligé de renoncer à des activités ou à des événements pour leur éviter des moments désagréables. Elles sont parfaitement conscientes des efforts nécessaires pour s’occuper d’elles et leur apporter du soutien.

S’il y a un point en commun chez les personnes qui souffrent d’anxiété, c’est qu’elles sur-analysent tout. Et cette « sur-analyse » concerne aussi les personnes qui les aident ou qui les ont aidées – c’est inévitable. Sachez que votre aide et votre soutien, même sous leurs formes les plus subtiles, ne passent jamais inaperçus.

8. Elles peuvent avoir du mal à lâcher prise

Quand on souffre d’anxiété, on sur-analyse les choses. C’est un aspect incontournable de cette maladie. C’est pour cette raison qu’il est important de comprendre POURQUOI les personnes qui souffrent d’anxiété sur-analysent les choses. La majorité d’entre elles ont vécus un événement qui les a traumatisées (bien souvent, elles en ont vécu plusieurs). Or, quand on a vécu un événement traumatisant, le souvenir peut rester bloqué dans notre système limbique (la partie de notre cerveau qui détermine si nous sommes en situation de danger ou pas).

Les souvenirs d’évènements traumatisants ne sont pas « enregistrés » de la même façon que les autres. Ils sont aussi stockés dans une région différente du cerveau par rapport aux souvenirs « normaux ». Par conséquent, le cerveau réagit différemment à ces souvenirs. Notamment, le cerveau est constamment en train d’essayer de créer des liens entre le souvenir traumatisant et la situation actuelle (c’est d’ailleurs une des causes de l’état de crispation aiguë des personnes qui souffrent d’anxiété).

Une fois que leur cerveau est en proie à ce mécanisme, il est très difficile pour elles de lâcher prise. En effet, le cerveau est, à long terme, dans un état d’anxiété prolongée. Le résultat ? Lâcher prise sur les tracas de la vie, aussi petits soient-ils, devient une tâche particulièrement ardue. Les personnes qui souffrent d’anxiété ne peuvent pas simplement « lâcher prise » – leur cerveau les en empêche ! Du coup, essayez de ne pas leur rendre la vie plus dure qu’elle ne l’est déjà pour eux.

9. Elles peuvent réagir mal au changement (même quand elles s’y attendent)

On a tous notre zone de confort – que l’on souffre d’anxiété ou pas. Même pour une personne équilibrée, sortir de sa zone de confort peut être difficile. Alors pour les personnes qui souffrent d’anxiété, sortir de sa zone de confort est encore plus compliqué Cela ne veut pas dire qu’elles n’apprécient pas le changement. Parce qu’une fois qu’elles ont accepté de sortir de leur zone de confort, elles sont tout à fait aptes à accepter le changement. C’est juste pour elles que c’est beaucoup plus long et difficile.

Les rares moments où les personnes qui souffrent d’anxiété se sentent mieux, c’est lorsqu’elles sont dans leur zone de confort sans risque de devoir faire face à un changement autour d’elle. Quand elles sont confrontées à un changement important, il leur faut beaucoup de temps avant de s’y habituer et de retrouver leur zone de confort. Il est donc important de faire preuve d’un peu plus de patience et d’indulgence envers les personnes anxieuses. Parce qu’elles essayent vraiment de s’en sortir. Faites-leur confiance.

10. Elles ne vous ignorent pas (toujours) intentionnellement

Pour gérer son anxiété, il faut pouvoir contrôler la petite voix intérieure. Et parfois, ce procédé nécessite énormément d’attention et d’énergie. Chez les personnes qui souffrent d’anxiété, la moindre petite chose anodine peut provoquer des pensées négatives. Quand, brusquement, elles semblent ne plus suivre une conversation, il est probable qu’elles sont en train de sur-analyser un sujet dont on vient de parler. Ou bien, elles sont peut-être en train d’essayer de calmer leur esprit. Quoiqu’il en soit, cela nécessite énormément de concentration.

Mais rassurez-vous, elles ne sont pas en train de vous ignorer. Et si c’est le cas, elles ne le font pas exprès. C’est juste qu’elles sont en train de se battre. Elles se battent pour ne pas avoir une crise de panique, juste sous vos yeux. Pas de besoin de leur demander si « ça va ? ». Et surtout, pas besoin de les questionner sur ce que vous venez de dire pour vérifier qu’elles ont bien suivi la discussion. Si c’est vraiment important, vous pouvez leur en parler un peu plus tard, quand elles paraissent plus attentives.

Parfois, leur esprit est un véritable champ de bataille. Brusquement, elles vont sortir d’une conversation sans s’en rendre compte. Et si elles s’en rendent compte, elles culpabilisent.  Rassurez-les et dites-leur que vous comprenez. Veillez simplement à ce qu’elles aient bien assimilé les informations importantes dont vous parliez – surtout si cela concerne de nouvelles responsabilités que vous souhaitez leur confier (quitte à les noter sur un morceau de papier !).

11. Elles ne vivent pas toujours dans le moment présent

Comme on vient de l’indiquer, les personnes qui souffrent d’anxiété peuvent paraître absentes lors d’une conversation. Mais ce n’est pas forcément la conversation qui déclenche cette réaction. À un moment ou à un autre, un événement quotidien de la vie est susceptible de provoquer en nous un petit moment de contemplation. Mais pour les personnes qui souffrent d’anxiété, un rien suffit à les plonger dans une profonde réflexion. Souvent, elles se perdent dans leurs pensées – d’ailleurs, cela se voit à leur regard vide. Mais contrairement à ce qu’on peut voir dans les films romantiques, ce n’est pas sympa de les effrayer quand elles sont perdues dans leurs pensées (même si ça peut vous fait rire !).

Au lieu de cela, essayez de les ramener régulièrement dans le moment présent, mais de manière plus délicate. Trouvez un moyen de leur rappeler où elles se trouvent et de ce qu’elles sont en train de faire (mais pas littéralement – elles souffrent d’anxiété, pas de perte de mémoire à court terme !). Mais surtout, rappelez-leur qu’elles doivent essayer d’apprécier le moment présent. Elles apprécieront sûrement votre geste.

12. Elles ne voient pas toujours ça comme une limitation (vous devriez aussi !)

Foncièrement, souffrir d’anxiété n’est pas si grave que ça. Bien entendu, cela peut parfois être difficile, mais l’anxiété n’est pas nécessairement une énorme contrainte. Car quelque part, l’anxiété a contribué à former la personne qu’elle est devenue aujourd’hui. À bien regarder, l’anxiété peut même finir par améliorer la vie d’un individu. Pourquoi ? Parce que l’anxiété peut amener les gens à percevoir le monde d’une manière totalement différente – et bien souvent, cette perception s’avère meilleure. Certes, les symptômes de l’anxiété, ce n’est pas top. Sur-analyser les choses, ce n’est pas terrible. Ne pas être « présent » pendant une conversation, non plus.  Quand on y réfléchit bien, n’importe quel aspect de la vie peut potentiellement devenir négatif. Mais cela ne signifie pas forcément que c’est ainsi que les personnes qui souffrent d’anxiété choisissent de voir les choses – du moins, pas tout le temps. N’oubliez pas qu’une partie de leur personnalité, c’est justement l’anxiété.

Souvenez-vous qu’une partie de la personne qu’elles sont (et les expériences de la vie qui la définissent), c’est aussi l’anxiété. L’anxiété peut aussi avoir des côtés positifs. Les personnes qui en souffrent le savent, et beaucoup d’entre elles choisissent de voir ces aspects positifs (surtout les personnes dont l’état s’améliore). Vous aussi, vous avez la possibilité de voir ces côtés positifs.

13. Elles sont géniales !

Comme toutes les personnes sur notre planète, elles sont géniales ! 🙂 (C’est d’ailleurs pour ça que vous les aimez, n’est-ce pas ?) Voir le côté négatif des choses, c’est facile surtout quand cela concerne les troubles mentaux. Pour s’en sortir, il ne faut pas oublier que les personnes qui souffrent d’anxiété sont géniales. Elles l’étaient avant d’être anxieuses et elles le sont après l’avoir été !

N’oubliez pas : voir le côté positif des choses est un choix. Voir le côté positif d’une situation est un choix. Voir le côté génial des personnes qui souffrent d’anxiété est un choix : votre choix. Si elles peuvent le faire, vous aussi pouvez le faire !

Et voilà, maintenant vous connaissez les 13 vérités dont il faut se rappeler quand on aime quelqu’un soufrant d’anxiété. Essayez de ne pas oublier ces vérités, elles devraient faciliter votre quotidien si vous côtoyez une personne qui souffre d’anxiété. Ce n’est pas une certitude bien sûr. Car, soyons francs, chaque personne est unique. Ce qui fonctionne pour une personne ne va pas forcément marcher pour une autre.  En revanche, il y a une chose qui marche toujours : la compassion que l’on éprouve pour les personnes que l’on aime. Si vous devez retenir une seule chose de notre article, c’est que tout le monde – particulièrement les personnes qui souffrent – mérite votre compassion. Alors, accordez votre compassion, surtout aux personnes qui en ont besoin.

A propos de l’auteur:

Jake Mcspirit

Jake est auteur et spiritualiste, écrivant souvent sur la résolution des problèmes de la vie courante. Vous trouverez son ebook gratuit « A Brief Guide To A Transformative Perspective » sur LiveThoughtfully.com. Il est scénariste, pour plus infos: JakeMcspirit.com

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