Des scientifiques font le lien entre l’autisme et l’exposition aux pesticides pendant le développement fœtal

pesticides-autisme

Touchant un enfant sur 68 en 2014, au lieu d’un sur 150 en 2000, l’autisme a fortement augmenté ces dernières décennies aux Etats-Unis.

Une progression qui serait en partie corrélée au développement des pesticides. D’après une étude de chercheurs californiens publiée en juin 2014, une femme enceinte qui vit près d’une ferme utilisant ces produits chimiques a un risque 66 % plus élevé de voir son enfant développer la maladie.

Les chercheurs de l’université Davis ont confronté des données sur les utilisations de pesticides en Californie aux adresses de 1 000 personnes. La loi en Californie requiert de préciser les types de pesticides pulvérisés, où, quand et dans quelles quantités. « Nous avons constaté que plusieurs types de pesticides ont été plus couramment utilisés près des habitations où les enfants ont développé le syndrome de l’autisme ou ont eu des retards » de développement, a expliqué l’un des auteurs, Irva Hertz-Picciotto, vice-présidente du département de sciences et de santé publique à l’université. Environ un tiers des participants à l’étude vivaient dans un rayon de 1,25 à 1,75 kilomètre de l’endroit où les pesticides ont été utilisés.

Le développement du cerveau du fœtus est très sensible

Si l’enquête publiée dans le journal Environmental Health Perspectives n’établit pas de relation de cause à effet entre pesticide et autisme. Les chercheurs ont découvert que les risques d’autisme étaient d’autant plus élevés que le contact avec les pesticides se faisait au deuxième et au troisième trimestre de la grossesse. Le développement du cerveau du fœtus pourrait être particulièrement sensible aux pesticides.

« Cette étude valide les résultats d’une recherche précédente qui avait constaté des liens entre le fait d’avoir un enfant autiste et l’exposition, pendant la grossesse, à des produits chimiques de l’agriculture en Californie, a précisé Janie Shelton, diplômée de l’université Davis et principale auteure de l’étude. Même si nous devons encore regarder si certains sous-groupes sont plus sensibles aux expositions de pesticides que d’autres, le message est très clair : les femmes enceintes doivent faire attention à éviter tout contact avec les produits chimiques de l’agriculture. »

Source