L’air pollué a tué sept millions de personnes en 2012 dit l’OMS

Brouillard de pollution le 11 mars à Paris. (Photo Patrick Kovarik. AFP)

Selon l’Organisation mondiale de la santé, un décès sur huit en 2012 a été provoqué par la pollution atmosphérique.

La pollution atmosphérique a tué 7 millions de personnes en 2012 dans le monde et il est urgent de prendre des mesures pour réduire les émissions toxiques, qui provoquent des maladies mortelles, a averti mardi l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). «La pollution de l’air est clairement devenu le principal risque environnemental de santé dans le monde», a déclaré le Dr Maria Neira, directrice du département santé publique à l’OMS, au cours d’une conférence de presse lundi à Genève pour présenter cette étude de l’organisation internationale. Ces 7 millions de morts en 2012 représentent 12,5% des décès dans le monde, soit 1 mort sur 8.

Les résultats de l’étude portant sur l’année 2012 montrent que «les risques dus à la pollution de l’air sont désormais plus importants qu’on ne le pensait, en particulier en ce qui concerne les cardiopathies et les accidents vasculaires cérébraux, peu de risques ont un impact supérieur sur la santé mondiale à l’heure actuelle que la pollution et de l’air (…) et il faut une action concertée pour rendre l’air que nous respirons plus propre», a-t-elle ajouté. La précédente étude de l’OMS sur cette question date de 2008, mais est difficilement comparable, car la méthodologie n’est pas la même, et elle ne portait que sur les régions urbaines, alors que celle de 2012 concerne aussi les régions rurales.

BON POINT POUR PARIS

En 2008, l’OMS avait indiqué que 1,3 million de personnes étaient décédées des suites de la pollution de l’air extérieure (2,6 M en 2012) et 1,9 million suite à la pollution intérieure (3,3 millions en 2012). Les chiffres de 2012 «sont très inquiétants», a indiqué Maria Neira, qui estime que l’on pourrait «sauver des millions de vies en luttant contre la pollution de l’air». Les récentes décisions françaises d’instaurer la circulation alternée à Paris, où la pollution atmosphérique avait atteint des sommets sont une «bonne mesure», a déclaré pour sa part le Dr Carlos Dora, coordonnateur de l’OMS pour la santé publique. «Instaurer la gratuité des vélolib et des transports publics» seraient des mesures également souhaitables, a-t-il ajouté. Selon lui, «une pollution atmosphérique excessive est souvent la conséquence des politiques non durables menées dans des secteurs tels que les transports, l’énergie, la gestion des déchets et l’industrie». En 2012, 3,7 millions de personnes sont décédées en raison d’effets liés à la pollution extérieure et 4,3 millions en raison de la pollution de l’air domestique, soit concrètement les fumées et émanations liées aux appareils de cuisson, chauffés au bois ou au charbon, ou les instruments de chauffage. L’OMS a également relevé mardi que les régions les plus touchés par la mortalité liée à la pollution atmosphérique sont l’Asie et le Pacifique, avec 5,1 million de morts.

«LE DIESEL EST TRÈS MAUVAIS, CAR IL EST CANCÉRIGÈNE»

Actuellement, quelque 2,9 milliards de personnes dans le monde vivent dans des foyers où l’on utilise le bois, le charbon ou la biomasse pour la cuisson. Le diesel est actuellement dénoncé par l’OMS. «Le diesel est très mauvais, car il est cancérigène», a déclaré le Dr Carlos Dora. Les maladies les plus fréquentes développées par la pollution de l’air sont les maladies pulmonaires, les maladies cardiovasculaires et les cancers. L’étude de 2012 montre aussi qu’il y a un lien plus fort que supposé entre la pollution de l’air et les maladies cardiovasculaires, de même qu’entre cancer du poumon et pollution de l’air. L’OMS complètera cette étude avant la fin de l’année avec la publication d’un tableau de 1 600 villes dans le monde, classées selon leur niveau de pollution atmosphérique.

AFP