Le foie : notre centre anti-poison

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Réveils difficiles, teint pâle, regard éteint, fatigue visuelle, lourdeur digestive, manque d’énergie… Des millions de personnes vivent ce quotidien sans forcément penser à la maladie. On se dit que l’on manque de magnésium, qu’il faudrait faire un peu plus d’exercice, se redonner des objectifs stimulants, prendre le soleil… Mais rien n’y fait, ou si peu. Las, on finit par en toucher deux mots au médecin qui prescrit un bilan sanguin. Qui ne montre rien. Que peut-il bien se passer ?
Savez-vous qu’un foie en souffrance passe facilement inaperçu ? Or pas moins d’une centaine d’affections le menacent. C’est l’organe le plus volumineux, le plus lourd, mais personne ne s’y intéresse tant qu’il ne manifeste pas sa détresse.

L’insuffisance hépatique est la plus commune de ces affections que l’on subit souvent sans le savoir. Les marqueurs hépatiques sont « au vert » mais le foie tourne au ralenti, ce dont l’organisme s’accommode un certain temps. Cela se traduit par une petite mine et un manque d’entrain, mais tôt ou tard, de vraies maladies en découlent. Les plus graves : hépatites, cirrhoses et cancers finissent par apparaître sur les résultats d’analyses. Mais c’est un peu tard…

Il est pourtant relativement facile de drainer, régénérer et stimuler son foie, au pire d’éviter une greffe ou la chimio. Facile d’éliminer l’hépatisme dû au tabac, à l’alcool, aux aliments industriels et aux médicaments…Il existe cinq remèdes universels (le qualificatif n’est pas usurpé) pour cela. Cinq plantes.

Sale temps pour le foie

Garder un foie sain est la condition sine qua nond’une bonne santé. Malheureusement, les facteurs d’agression sont multiples.

Nos aïeux ne connaissaient pas vraiment ces soucis, leur foie travaillait en paix. Mais l’arrivée massive de substances synthétiques dans les années 1950 à travers l’agriculture intensive, l’alimentation industrielle, la médicalisation et la pollution environnementale a changé la donne.

Des milliers de substances toxiques surchargent le foie, l’empoisonnent, et rares sont les médicaments qui ne l’agressent pas autant, sinon plus, que l’alcool.

Les dizaines de milliers de molécules créées par l’homme au cours des 60 dernières années représentent autant de paramètres inconnus pour le foie. Incapable de les reconnaître, il ne sait qu’en faire, comment les recycler. De quoi être rapidement débordé. Comment, dans ces conditions, ne pas tomber en insuffisance hépatique ou faire un foie gras (stéatose), gros et sensible au palper ?

Comme si cela ne suffisait pas, on mange plus (plus de calories donc plus de travail pour le foie), de façon irrégulière, intempestive, sans tenir compte des rythmes du « chef » de notre santé.

Un « chef » en forme d’éponge

En matière de santé, le foie est le « général des armées », a toujours proclamé la médecine traditionnelle chinoise. Sa mission suprême est de réguler la circulation du sang et la répartition de l’énergie.

Il agit comme une éponge, stockant ou restituant du volume sanguin au gré des besoins de l’organisme : en phase d’activité physique, il libère du sang pour nourrir les muscles. Au repos, il rappelle le sang pour le filtrer et en éliminer les déchets.
Dans la vision chinoise, le foie gouverne muscles et tendons, par son rôle d’activateur du calcium et du magnésium dans les phénomènes de contraction musculaire. À foie équilibré, muscles et tendons souples et toniques. Inversement, des contractures et des raideurs, des crampes ou des tendinites peuvent être signe d’un foie en souffrance. Lequel se manifeste aussi par des altérations de la vision, allant de la fatigue visuelle chronique à la myopie.

Le foie est également une éponge dans le domaine des émotions. Il encaisse les sollicitations extérieures et son état conditionne fortement la manière dont nous y réagissons. Un déséquilibre du foie, et de son associée la vésicule biliaire, peut entraîner des troubles émotionnels significatifs. Une énergie du foie en excès provoque de l’irritation, de l’impatience, de l’agitation et une colère exprimée, pouvant aller jusqu’à la tyrannie. Au contraire, un état de vide du foie produit l’indécision, l’anxiété, la frustration. La colère est rentrée et peut évoluer vers une véritable prostration.

Un foie en bonne santé produit un jugement et une volonté sûrs, et réduit les risques de « se faire de la bile » pour rien.

Pourquoi l’astuce de la bouillotte fonctionne toujours

On l’ignore souvent, mais le foie est soumis à un mouvement rotatif permanent, d’une amplitude d’environ 2 cm, et au rythme d’un cycle chaque minute. Le foie bouge en permanence, s’automasse sous l’effet du diaphragme. Et ce mouvement est indispensable à la bonne circulation de la bile, du sang et de la lymphe. Mais pour que ce mouvement puisse se faire, le foie a besoin de place. Il va sans dire que les ventres distendus, aux organes hypertrophiés, n’offrent pas de conditions propices à ce travail hépatique…

Le foie est également un acteur majeur de la thermorégulation du corps, un vrai radiateur. Sa température normale de fonctionnement se situe aux environs de 40°.
Ce mouvement de rotation et cette température élevée lui permettent avant tout de participer à la dégradation des aliments et à l’élimination des bactéries pathogènes, toxines et autres résidus du métabolisme. D’où l’efficacité de la thérapie-éclair de la bouillotte : placée sur le foie pendant une vingtaine de minutes, une simple bouillotte le soulage efficacement de l’engorgement. Cet apport de chaleur lui permet de travailler au maximum de ses capacités.

800 fonctions, mais 3 à retenir

Notre foie est une usine de production, de transformation, une plateforme logistique, un centre administratif, et une station d’épuration ! Certaines de ses fonctions ne se reposent jamais (la science lui connaît jusqu’à 800 fonctions).
Retenons l’essentiel :

  • Il permet l’assimilation des sucres, des protéines et des graisses.
  • Il synthétise des protéines à partir des acides aminés, du cholestérol et des sels biliaires qui constituent la bile indispensable à l’absorption des graisses.
  • Il détoxique la plupart des poisons absorbés par l’alimentation (tant qu’il ne sature pas !), dont les médicaments qu’il transforme en composés non toxiques. Il assure avec les reins l’élimination des déchets produits par notre métabolisme.

Le signal d’alerte

Ce « grand chimiste du corps », pour reprendre une autre formule, celle du fondateur de la médecine anthroposophique Rudolph Steiner, est si puissant qu’il est le seul organe qui soit capable de se régénérer, ce que les Grecs de l’Antiquité savaient, comme le suggère le mythe de Prométhée enchaîné (souvenez-vous, les rapaces venaient chaque jour se repaître de son foie, lequel repoussait pendant la nuit, prolongeant indéfiniment son supplice…). On sait aujourd’hui que chaque moitié du foie peut se régénérer en un foie complet.

Pour l’aider à se régénérer, quatre plantes sont utiles en amont, au quotidien. J’ai déjà évoqué les signes de souffrance du foie, mais il existe un autre signal d’alerte : le réveil nocturne au beau milieu de la nuit. L’observation de ce « symptôme », repéré par la médecine chinoise, ne trompe généralement pas.

Pour rappel, le corps humain suit un rythme biologique d’environ 24 heures pendant lesquelles l’énergie circule d’un organe à un autre. Entre 23h et 1h du matin, l’énergie domine dans la vésicule biliaire, puis elle passe dans le foie où elle agit jusqu’aux alentours de 3h. Un réveil nocturne répété dans cette tranche horaire (23h/1h) traduit le plus souvent un engorgement du foie.Plutôt que de recourir à des somnifères qui n’apporteraient qu’une réponse symptomatique, ces insomnies vous annoncent qu’il est temps de faire un drainage hépatique.

Drainer son foie, rien de plus simple

Les plantes bonnes pour le foie se reconnaissent à leurs principes amers. Romains et Grecs attribuaient déjà aux substances amères (de la chicorée par exemple) des vertus digestives et s’en servaient sous forme de préparations contre l’insuffisance hépatique ou la jaunisse.
Ces remèdes occasionnels pour les Grecs sont devenus incontournables avec la pollution. Sauf à se moquer de sa santé, nous n’avons d’autre choix que d’y recourir. Deux plantes communes font très bien ce travail d’entretien en drainant et stimulant l’organe : le pissenlit et l’artichaut.

Le pissenlit (Taraxacum dens leonis), amère comme il faut, draine et stimule le foie, et fait mieux. Comme disait le docteur Henry Leclerc, phytothérapeute de renom : « Le pissenlit essore l’éponge hépatique et rince le filtre rénal. »
Il affirmait : « En le prescrivant à des malades atteints d’angiocholite chronique, de congestion du foie, de cholélithiase, j’ai vu s’atténuer les crises douloureuses et s’amender les symptômes d’insuffisance hépatique ».
Le pissenlit peut être consommé sous forme de compléments. Mais on peut tout simplement le consommer cru ou cuit, à l’occasion d’une cure printanière.

Pas besoin non plus de se compliquer la vie avec l’artichaut. Vous venez de préparer des artichauts ? Gardez l’eau de cuisson pour en faire un potage. Ce qui accompagne votre vinaigrette, c’est la bractée de l’artichaut, mais ce qui stimulera votre foie, c’est sa feuille.
Excellent draineur hilaire et hépatique, très riche en sels minéraux, la feuille d’artichaut a fait l’objet de nombreux travaux démontrant son efficacité en cas d’insuffisance hépatique, et entre d’ailleurs dans la composition de nombreux médicaments. Le plus simple et le plus efficace est de boire l’eau de cuisson des artichauts (bio, il va sans dire). Notez seulement que cette « eau d’artichaut » est déconseillée en cas d’arthrite et d’infection urinaire.

Le stimuler et le régénérer, facile aussi

Trois plantes s’imposent pour favoriser la restauration du foie et la régénération des cellules hépatiques. Leur choix dépend du degré de gravité de l’atteinte hépatique.

La première est le Chrysantellum (Chrisantellum americanum), idéal en entretien pour réguler les fonctions métaboliques de base et en prévention (cholestérol, triglycérides, calculs…). Cette sorte de petite marguerite est un super-dépuratif doublé de propriétés toniques et hépatoprotectrices. Chez les Amérindiens Kalinas, elle est utilisée en prévention et en guérison très régulièrement pour se « nettoyer » toutes les 3 lunes.

La deuxième, le chardon-Marie, est plus adaptée à des situations de crise, de la crise de foie aux hépatites virales aiguës, voire la cirrhose. C’est aussi une solution pour éliminer les effets secondaires de la chimiothérapie. Non seulement le chardon-Marie protège les cellules du foie, mais il stimule aussi leur renouvellement. S’il s’agit de récupérer d’un excès alimentaire, quelques gélules ou des tisanes suffisent. En cas de troubles graves, il faut évidemment bien plus que des tisanes.
Les gélules de chardon-Marie peuvent convenir, mais les dosages doivent être assez élevés pour donner des résultats dans les troubles sérieux.

Il en va de même pour le remède hépatique suprême, le desmodium, plante dans ce domaine supérieure à toute autre.

Cette herbe qui ressuscite des foies médicalement moribonds

Le desmodium (Desmodium adscendens) est une autre plante assez répandue sur le continent noir (du Sénégal au Congo, en passant par la Côte d’Ivoire) où on la trouve au pied des palmiers à huile ou des cacaoyers.
Les propriétés sans équivalent (même en médicaments) du desmodium ont été mises à jour par un médecin toulousain, le docteur Pierre Tubéry et son épouse, médecin également, le docteur Anne-Marie Tubéry.

Lors de ses séjours au Cameroun au tournant des années 1960, le couple Tubéry avait observé que cette herbacée vivace était utilisée par les tradipraticiens pour diverses affections hépatiques, dont l’hépatite virale. Ce fut le point de départ de leurs recherches. Ils constatèrent d’abord que la majorité des personnes souffrant d’hépatite virale aiguë traitées à l’aide du desmodium guérissaient. Leur taux de transaminases baissait significativement et, dans plus de deux tiers des cas, leur état clinique s’améliorait. Ce qu’ils n’observaient pas dans leur pratique médicale, les médicaments soulageant sans éviter, le plus souvent, une évolution vers la phase chronique.
En cas d’hépatites virales (A, B ou C), le desmodium agit de manière rapide et visible : les symptômes (jaunisse, perte d’appétit, fatigue) disparaissent en une à deux semaines.

Au fur et à mesure des travaux des Tubéry, le desmodium apparut comme une solution remarquable dans le sevrage tabagique ou alcoolique, ou en accompagnement d’une chimiothérapie. Une solution quasi-miraculeuse pour restaurer des foies abîmés, gras, des états que les médecins jugent le plus souvent irréversibles.

Il y a desmodium et desmodium…

Il est maintenant facile de se procurer cette plante en France sous forme de complément alimentaire. Elle n’est pas interdite, comme on le dit parfois. Croyance due sans doute au fait que les autorités de santé, arguant d’une prétendue toxicité, ont tenté de l’interdire il y a quelques années. En vain.

Mais comme toujours en matière de remède universel, gare à la contrefaçon : il existe 34 variétés différentes de desmodium, et seul leDesmodium adscendens a fait ses preuves. Gare aussi aux formes galéniques, aux résultats très variables, et gare aux dosages !

La solution la plus sûre est de s’approvisionner chez un herboriste reconnu qui pourra vous fournir la plante sèche. Puis d’en faire des décoctions : il suffit de faire bouillir pendant 15 minutes 10 g de plante sèche (tiges et feuilles) dans un demi-litre d’eau et de filtrer. Et de consommer le produit dans la journée, et ainsi de suite jusqu’à disparition des symptômes.

On peut également se procurer du desmodium en gélules. La posologie habituelle est de 10 g par jour. Mais attention ! Cette plante est un puissant remède et par conséquent, dangereuse à l’excès. On se rend malade à prendre trop de desmodium trop longtemps. Vertiges, perte du goût, fatigue… Songez-y !
Ne jamais dépasser 10 g/jour.

Trois semaines de cure suffiront en entretien (en gélules, le desmodium ne fait effet qu’au bout de 3 ou 4 jours), à renouveler 3 ou 4 fois dans l’année. En cas d’atteinte sérieuse du foie, comptez au moins 2 mois de traitement avec des pauses toutes les 3 semaines.

C’est pas forcément « l’amer à boire » !

Si le foie est bien abîmé (je pense aux personnes vieillissantes qui prennent jusqu’à dix médicaments par jour), mieux vaut s’en remettre à la forme liquide, à la décoction ou au macérat, plus efficaces.

Une autre galénique, apparue au début de cette année, est à prendre en compte pour sa concentration en principes actifs (vitexine et isovitexine), sa facilité d’utilisation et son goût (non amer).

Cette innovation du laboratoire Phytoquant (qui proposait une formule à base de décoction jusqu’alors), vendue sous le nom de Quantasmodium, est obtenue par une technique de macération sans alcool par utilisation d’une eau informée (selon le procédé Grander) et extraction par ultrasons. Au bout du compte, le produit est 10 fois plus concentré en moyenne que les formules existantes, avec 539 mg de vitexine + isovitexine au kilo. Et un goût plutôt agréable grâce à la glycérine.

L’intérêt de cette formule élaborée à partir de desmodium cultivé au Cameroun sous le contrôle d’un pharmacien maison est de tenir dans un petit flacon de 50 ml (soit 900 gouttes) que l’on peut toujours emporter avec soi. À raison de 90 gouttes maximum réparties en 3 prises quotidiennes, 2 ou 3 flacons feront l’affaire pour désengorger son foie, 5 ou 6 pour obtenir des résultats sur une pathologie hépatique.

Des résultats surprenants chez les alcooliques

Cette nouvelle forme de desmodium a fait l’objet en 2014 d’une mini-étude en milieu hospitalier sur des alcooliques. Ce recueil de données mené dans le département de biotechnologie pharmaceutique de l’université de Sienne (en Italie), auprès de neuf volontaires alcooliques âgés de 17 à 73 ans (dans un groupe de vingt-deux alcooliques anonymes), a duré deux mois.

Les participants ont reçu 30 gouttes 3 fois par jour, soit environ 5 ml par jour. Ils ont été suivis sur le plan biologique par des bilans sanguins effectués tous les 15 jours, mesurant gamma GT, transaminases, phosphatases alcalines, bilirubine et albumine.

Au bout de deux semaines, quatre patients étaient revenus dans les normes au niveau biologique. À la fin des deux mois, les marqueurs ont baissé en moyenne de :
– GGT : 87 %
– SGOT : 75 %
– SGPT : 82 %
– Ph Alc : 56 %
– Bili : 69 %

Par rapport au groupe contrôle, les deux valeurs les plus importantes en cas d’alcoolisme (GGT et SGOT) ont en un mois respectivement baissé 3 et 4 fois plus chez les patients sous desmodium concentré.

Ces résultats obtenus chez des patients hautement intoxiqués montrent à quel point cette plante peut régénérer les cellules du foie et restaurer ses paramètres.

Crédit : Alternative Santé