OGM : l’étude qui pourrait les rendre illégaux

Une récente étude norvégienne niant l’équivalence des OGM avec les aliments conventionnels pourrait remettre totalement en cause les autorisations de mise sur le marché dont ils bénéficient.

Si les aliments OGM passent outre le principe de précaution et sont autorisés malgré le manque de recul sur leurs effets à long-terme, c’est parce qu’ils jouissent de ce que l’on appelle le principe “d’équivalence en substance”. En d’autres terme, puisqu’ils sont considérés comme essentiellement semblables à des aliments déjà existants, ils ne nécessitent pas de normes de sécurité supplémentaires. Ce qui arrange bien le commerce des fabricants d’organismes transgéniques et insurge les anti-OGM.

Mais une récente étude pourrait bien balayer ce sacro-saint principe d’équivalence en substance et mettre à mal l’industrie du génétiquement modifié. Publiée dans la revue scientifique Food Chemistry,  l’étude, que l’on doit à une équipe scientifique du Centre de Biosécurité de l’Université de Tromsø en Norvège, affirme que “non”, une semence OGM ne serait pas sensiblement identique à une semence non-OGM, contrairement à ce que peuvent en dire Monsanto, Syngenta ou Dupont, ces géants de la biochimie.

En comparant 31 lots de soja, OGM, non-OGM conventionnel et non-OGM bio, cultivé aux États-Unis dans l’Iowa, et à partir de 35 critères d’analyses différents, les chercheurs expliquent être parvenus à “distinguer, sans exception, soja génétiquement modifié, soja conventionnel et biologique”. Ce qui rendrait vacillant le principe “d’équivalence en substances” derrière lequel s’abritent les pro-OGM.

Il est notamment apparu que les graines de soja transgéniques retenaient plus largement le glyphosate, herbicide développé par Monsanto, contrairement aux graines conventionnelles traitées. Mais encore que la composition nutritionnelle entre soja biologique, conventionnel et OGM étaient très différente. En effet, les plantes génétiquement modifiées seraient significativement moins riches en protéines, zinc et sucres que les plantes bio. Au contraire, l’OGM contiendrait plus de fibres, d’acides gras saturés et d’acides gras polyinsaturés.

Selon le quotidien en ligne Reporterre, qui a relayé l’information, cette étude pourrait, si elle est reprise par les agences sanitaires et les pouvoirs publics, sérieusement compromettre l’industrie des OGM. Remettant en cause les passe-droits dont jouissent pour l’instant les grandes industries biotechnologiques et redéfinir le modèle agricole tel qu’on le connaît.

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