Pesticides: des associations interpellent les supermarchés

Paris (AFP) – Plusieurs associations ont interpellé mardi la grande distribution pour qu’elle bannisse de ses rayons de fruits et légumes les pesticides perturbateurs endocriniens et mette en place des étiquetages pour mieux informer leurs clients.

Vêtus de masques à gaz et de combinaisons de protection, une dizaine de militants ont manifesté devant l’entrée d’un hypermarché de Bagnolet (Seine-Saint-Denis) à l’occasion de la « semaine des alternatives aux pesticides » organisée en France jusqu’au 30 mars, a constaté un journaliste de l’AFP. Des vigiles les ont toutefois empêchés de se rendre aux rayons de fruits et légumes où ces militants souhaitaient mettre les étals « en quarantaine ».

« Aujourd’hui, quand un client entre dans un supermarché pour acheter des fruits et légumes, il est quasiment certain d’y retrouver des résidus de pesticides quand ils ne sont pas bio », souligne Nadine Lauverjat, membre de l’association Générations futures, à l’origine de cette opération avec le Réseau environnement santé et Agir pour l’environnement.

En janvier, un appel signé par 1.200 médecins de France métropolitaine et des Antilles avait mis en garde contre la dangerosité des pesticides. Certains sont des perturbateurs endocriniens (PE) dont l’effet sur la santé humaine ne dépend pas de la dose mais de la durée et la fréquence de l’exposition. Les PE sont soupçonnés d’être une des cause de la recrudescence de certains troubles comme l’infertilité, l’obésité, les pubertés précoces.

Pour Générations futures, la grande distribution a « un pouvoir important pour agir », par exemple en prévoyant dans « ses cahiers des charges à destination des producteurs qu’ils s’engagent à ne pas utiliser des pesticides » suspectés d’être perturbateurs endocriniens ou en mettant en place des étiquetages dans les rayons pour prévenir les populations vulnérables (femmes enceintes, enfants).

L’association regrette que la « Stratégie nationale contre les perturbateurs endocriniens », promise en 2014 par le gouvernement, soit « au point mort ».

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