Le TDAH n’est pas une vraie maladie, dit un neuroscientifique de renom

hyperactivite

Un des neuroscientifiques pédiatriques les plus réputés au monde, le Dr. Bruce D. Perry, a récemment déclaré publiquement que le Trouble du Déficit de l’Attention avec Hyperactivité (TDAH) n’est pas « une vraie maladie » et a mis en garde contre les dangers de donner des médicaments psychostimulants aux enfants.

Le directeur de ChildTrauma Academy, à Houston, au Texas, a en effet expliqué au quotidien britannique, Le Guardian, que le terme de « Trouble Déficit de l’Attention / Hyperactivité » (TDAH) recouvrait un large éventail de symptômes. Pour le chercheur, « il s’agit plutôt d’une description. Si on se penche sur la manière dont on se retrouve qualifié de cette étiquette, on peut s’étonner car, chacun d’entre nous, à un moment donné, pourrait correspondre à ces critères ».

Le Dr. D. Perry s’inquiète à l’idée que certains enfants soient diagnostiqués comme atteints de TDAH alors que leurs symptômes correspondent simplement à différents problèmes physiologiques. L’hyperactivité, l’inattention ou encore l’impulsivité sur une longue période sont des symptômes qui entraînent le diagnostic de TDAH.

En Grande-Bretagne, les prescriptions de médicaments à base de méthylphénidate, comme la Ritaline, qui est utilisée pour traiter les enfants diagnostiqués comme souffrant de TDAH ont augmenté de 56%, passant de 420 000 en 2007, à 657 000 en 2012.

En France, l’utilisation de ce médicament est encore très limitée contrairement à d’autres pays comme les Etats-Unis mais, malgré tout, la molécule a connu une hausse de ses utilisateurs de 71% entre 2005 et 2011, soit 42 023 personnes concernées en 2011. L’agence nationale du médicament (ANSM) a publié un rapport en juillet 2013 dans lequel elle mettait en garde contre les risques associés à ce médicament proche de l’amphétamine, risques qui justifient une surveilleillance rapprochée.

Avec 190 000 et 480 000 enfants diagnostiqués comme atteints par le TDAH, l’utilisation du médicament est en effet encore peut étendue en France.

Pour le Dr. Bruce D. Perry, ces psychostimulants sont trop rapidement prescrits à des enfants alors qu’aucun bénéfice à long terme n’a été constaté. « Prendre un médicament a des conséquences qu’on ne saisit pas toujours. J’ai tendance à être assez prudent sur ce genre de choses, en particulier lorsque la recherche montre que d’autres méthodes sont aussi efficaces, et même plus efficaces au fil du temps, sans présenter d’effets indésirables », explique-t-il.

Le Dr. D. Perry a dit qu’il était favorable à une approche qui retourne aux racines du problème et qui demande à ce que l’attention se concentre sur les parents. « Quand on a des parents anxieux et dépassés, c’est contagieux. Quand un enfant lutte, les adultes qui l’entourent sont aisément troublés à leur tour. C’est un cercle vicieux qui se met en place entre les parents ou les professeurs frustrés et l’enfant dérégulé, un phénomène qui peut vite devenir hors de contrôle », poursuit le chercheur avant de conclure que de nombreuses approches thérapeutiques pouvaient se révéler efficaces et complémentaires comme le yoga, des thérapies somato-sensorielles, ou bien des activités moteur comme la pratique des percussions.

Sources:
The Guardian
Waking Times
Web MD