Sortons des dogmes alimentaires pour entrer dans l’écoute du corps

En ce moment je vois de tous les côtés la fourche du diable qui est brandi, un vent de panique qui prend forme. Aujourd’hui ce n’est pas un message de ce type que je souhaite faire passer mais un autre message.

Oui il est vrai qu’en matière de nutrition, on entend tout et son contraire ce qui donne de quoi y perdre son latin. Un tel va vous dire qu’il faut faire comme ceci pour être en bonne santé, un autre va vous dire qu’il faut faire cela. Y compris dans l’alimentation vivante on voit différentes façons de faire différents conseils qui peuvent être donné. Les uns seront pros fruits et vont diaboliser les gras, les autres vont à l’inverse diaboliser les fruits. Tout cela laisse place à l’inconnu, au grand mystère.

Face à une découverte il n’est pas rare de foncer tout feu tout flamme, tête baissée. Attention je ne jette la pierre à personne en disant cela. Dès lors de nombreuses personnes vont tout miser sur leur changement alimentaire, vont chercher tant bien que mal à convaincre tous les gens qui les entourent, oubliant eux même leur propre chemin. L’alimentation devient alors le centre de leur vie, ils ne pensent plus qu’à cela. Tout est ramené à l’alimentation, les repas avec les proches et amis deviennent source de conflit.

Au départ tout est magnifique dans le meilleur des mondes, puis quand les petits soucis commencent à arriver, sans chercher à comprendre le pourquoi du comment on brandit la matraque.

Foncer tête baissée est une chose, certes, mais c’est en oublier une chose qui est à mon sens l’essentiel, à savoir son propre ressenti. Ecouter son instinct, écouter les différents signaux que notre corps nous envoie et non la seule puissance du mental permet d’avancer avec bien plus d’ancrage.

Il n’y a pas de vérité absolue en matière d’alimentation et il y a autant de possibilités que d’individus au final. Cependant il y a des bases qui sont logiques au regard de la physiologie du corps humain. Comprendre cette physiologie est un point important, afin de comprendre les réactions de notre corps. Comprendre aussi que la théorie est une chose mais qu’à côté de cela il faut intégrer d’autres éléments plus subtils, tels que l’état de nos émonctoires ou organes d’élimination. Il est un fait que physiologiquement l’humain est fait pour être frugivore, mais à côté de cela il faut intégrer d’autres facteurs personnels car nous ne vivons pas sous les tropiques et dans un cadre de vie permettant certaines choses. C’est donc un juste équilibre à trouver entre théorie et facteur personnels, qu’ils soient de la santé de nos émonctoires, de facteurs sociaux, de facteurs éthiques et spirituels.

Ecouter son propre corps plutôt que le renier permet de comprendre bien des choses, de se remettre en question et de corriger le tir avant qu’il ne soit trop tard.

Nous faisons tous des erreurs, mais elles sont aussi là pour nous faire avancer, pour nous remettre en question et pour nous aider à trouver notre équilibre. L’alimentation doit rester source de plaisir et non de frustration permanente.

C’est arrêter de croire des messages porteurs, à la base riches de bons sens, comme des vérités absolues. Pouvoir se remettre en question plutôt que d’aller jeter la pierre et de se mettre dans le rôle de victime.

Trop souvent on voit des gens qui se veulent donneur de leçons, alors qu’ils n’ont que quelques mois d’expériences en matière d’alimentation vivante. Mais ces quelques mois à l’échelle d’une vie qu’est ce que c’est ? Qu’est ce qui permet de clamer haut et fort leur vérité et de la considérer comme une vérité unique ? Rien absolument rien si ce n’est l’égo.

Pour ma part on m’a à maintes reprises demandé d’écrire un bouquin, ou de faire des vidéos, choses que je refuse. Les vidéos ce n’est même pas la peine d’y penser, et pour le bouquin je ne pense pas être la personne qui doit le faire.

Moi-même j’ai évolué, je me suis remise en question. J’ai construit mon propre chemin pour trouver mon équilibre, en intégrant que nous sommes en mouvement permanent et qu’en fonction des facteurs externes notre équilibre à un moment de notre vie, serra différent de l’équilibre que nous aurons à une autre période. Je ne suis pas là pour donner des leçons à quiconque, juste vous inviter à entrer dans le ressenti, dans l’écoute de votre être, d’éviter de tomber dans les extrêmes et de vous établir dans un équilibre qui vous convient.

Je suis crudivore, vegan depuis 2008, et je compte bien le rester pour de longues années. Mais sur ce chemin je suis passée par différentes étapes pour trouver mon équilibre. J’ai moi aussi commis des erreurs et mon corps m’a rappelé à l’ordre. Oui au départ j’ai cru aveuglement certaines choses, j’ai diabolisé les gras dans mon alimentation, selon les principes du 80/10/10, j’ai essayé comme on dit dans le milieu de « upper les calories » cela m’a convenu au tout début car mon corps sortait de 8 ans de famine, mais très vite les effets négatifs sont apparus à savoir un gonflement important du corps, une grosse prise de masse grasse, une perte d’énergie, un sentiment de mal être dans mon corps, des signes suffisants pour me remettre en question, j’ai alors arrêté la consommation des fruits que je trouvais comme beaucoup trop denses pour moi. A savoir les bananes en premier lieu, un fruit que j’ai arrêté d’acheter après les avoirs consommés par cartons. C’est un fruit que je consommais que chez mes parents à défauts d’autres fruits qui me conviennent au goût. Je n’en ai pas acheté de 2012 à 2014, et ce n’est là que depuis 2 mois que ce fruit est revenu dans mes envies et notamment en lien avec ma pratique sportive qui se veut plus intensive et effectivement quand je reviens de grosse séance j’ai ce besoin. Puis ce sont les gras que j’ai arrêté de diaboliser si mon corps les réclamaient c’est qu’il en avait besoin. En septembre, octobre dernier je suis passée par des phases de stress très intenses et là j’avais besoin de ce gras et les seules choses qui me faisaient envie c’étaient des avocats. Là c’est sur que j’ai explosé les tableaux en 80/10/10, quand la pression est retombée les avocats ne me faisaient plus envie du tout. J’écoute donc mon instinct, là par exemple j’avais des grosses envies de graines germées et depuis environ 3 mois pareil alors que je n’en consommais plus elles sont revenus au quotidien dans mon alimentation au même titre que les algues, et ça les algues j’en fais une grosse consommation en ce moment. Alors qu’avant j’aurais pu me dire « il y a trop de protéines là dedans ». Cette consommation d’algues je l’explique aussi par une carence probable en iode. Je suis Finistérienne et je ressens très fortement ce manque de la mer. C’est un fait avéré d’ailleurs que les populations vivant loin de la mer sont très souvent carencées en iode. Et je n’ai qu’une hâte en ce moment c’est d’aller au bord de la mer, et d’ailleurs heureusement en mars dernier j’ai pu me faire une journée à la mer qui m’a rechargée sans quoi cela ferait un an bientôt que je n’ai pas vu la mer, vu mais surtout mettre imprégnée de ces effluves iodées et ça oui je ne cache pas que c’est dur. Alors oui cette consommation exponentielle d’algues en ce moment n’est pas anodine. Et si j’ai envie d’y mettre de l’huile avec, ben je le fais, je n’en ai plus rien à faire. Je me sens bien dans mon corps beaucoup mieux que plusieurs mois en arrière, j’ai dégonflé, je n’ai plus l’effet de poignard dans le ventre et je prends beaucoup de plaisir à manger ce que je mange.

Les vidéos relatives au cru je ne les écoute quasiment plus, les chiffres, quel qu’ils soient ne contrôlent pas ma vie. J’écoute mon instinct en me fiant à la physiologie du corps humain et c’est ainsi que je trouve mon équilibre. Moi aussi j’ai fais des erreurs mais j’essaie du mieux que je peux de reprendre le chemin qui m’appelle au bon moment. J’ai lâché prise sur beaucoup de chose et en premier lieu l’alimentation, je suis toujours frugivore et vegan et je le resterais mais ce qui m’importe aujourd’hui c’est mon ressenti.

Je vais vous donner une petite anecdote à ce sujet là, en février 2013, j’étais chez mes parents. Ma mère a toujours fait la cuisine maison, une cuisine relativement saine, même si moi je suis allée beaucoup plus loin dans ma démarche. Depuis que j’étais crudivore je refusais de consommer la soupe qu’elle faisait, qui n’était pourtant que des légumes mixés. Là ce jour là il y avait de la soupe potiron/carotte, et là j’ai eu trop envie d’en manger et je me suis régalée. Ce jour là ma mère m’a dit « Tu ne peux pas savoir comme cela m’a fait plaisir de te voir manger ta soupe avec autant de joie, des années que tu n’as pas gouté ma soupe. ». C’est un geste simple mais qui était une immense manifestation de lâcher prise.

Pour ce qui est de vouloir convaincre les gens autour de moi, je n’ai jamais cherché à le faire, j’ai toujours respecté chaque être pour ce qu’il est et je m’adapte aux gens en face de moi dans chacun de mes conseils. J’établis mes conseils en partant de leur niveau et à aucun moment je ne vais présenter mon mode de vie comme une vérité absolue. Mon mode de vie est le mien, il me convient mais ne convient pas forcément à mon voisin. Alors de ce côté-là pas de changement et cela restera toujours valable. Que cela soit pour mes amis, pour ma famille ou dans ma vie sentimentale je considère que chaque personne mange ce qu’elle veut. Apprenez à respecter les gens pour ce qu’ils sont et non pour ce que vous voudriez qu’ils soient.

Aujourd’hui le message que je souhaite vous faire passer est de rester à l’écoute de votre corps, d’écouter votre ressenti, de fuir les extrêmes car tôt ou tard elles ne feront que vous envoyer dans le mur. Il n’y a pas de pourcentage qui vaillent, être 100% cru ne doit pas être un but en soi si vous n’écoutez pas votre corps et les nombreux messages qu’ils vous envoient. C’est à chaque personne de trouver son équilibre en adoptant des principes physiologiques qui lui permettent d’être en bonne santé tant physique, que psychique mais aussi spirituelle. Et je vous rappelle à ce titre la définition de la santé selon l’OMS (organisation mondiale pour la santé): «La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité. »

S’enfermer dans des dogmes, dans des extrêmes ne sert à rien si c’est pour ce couper de son ressenti et son corps. Je vous invite donc tous aujourd’hui, qui que vous soyez, à lâcher les dogmes et à écouter votre corps pour entrer dans une profonde relation d’amour avec votre être.

La vitalité verte

Un commentaire

  1. catongg dit :

    Tout est très vrai !!
    Il faut savoir écouter son corps, et cela part quand même au départ par la cuisine maison…
    Bravo pour ton parcours !!

Comments are closed.