Réaliser ses propres semis permet non seulement d’anticiper la saison du jardinage, mais aussi de choisir des variétés rares, d’économiser sur l’achat de plants en godets et d’offrir à ses plantes un départ sur mesure. Pour réussir cette étape décisive, il convient de respecter certaines règles de base, qu’il s’agisse du choix des graines, du substrat, des conditions de culture ou de la méthode utilisée. Une mauvaise anticipation des besoins de chaque espèce ou une erreur de calendrier peut compromettre la germination ou affaiblir les jeunes plants.
Semis direct ou indirect : quelles différences et quand les choisir ?
Le semis direct en pleine terre
Ce semis s’effectue directement en extérieur, lorsque le sol est suffisamment réchauffé. Il est réservé aux espèces rustiques telles que les carottes, les radis, les haricots ou les tournesols. Les graines sont semées dans une terre préalablement travaillée, puis les jeunes plants restent en place jusqu’à leur maturité. Cette méthode nécessite souvent un éclaircissage pour garantir un bon espacement entre les pieds.
Le semis indirect sous abri
Plus précoce, ce semis permet de lancer les cultures avant que le climat ne soit favorable dehors. Il s’effectue dans divers contenants et sous protection (maison, serre, châssis ou tunnel). Après germination et développement, les jeunes plants sont repiqués. Cette méthode offre plus de contrôle sur les conditions de culture et réduit les risques liés aux maladies ou aux limaces.
Quels contenants utiliser pour vos semis ?
La plaque alvéolée : compacte et pratique
Composée de nombreuses cellules individuelles de tailles variées, elle est idéale pour les semis en nombre réduit d’espèces comme les betteraves, les choux brocolis ou les fleurs. Elle est peu encombrante et facilement transportable.

Semis en plaque alvéolée
Les godets et pots individuels : pour les plantes gourmandes en terre
Ces contenants plus volumineux sont parfaits pour les cucurbitacées comme les courges, les courgettes ou les melons, qui nécessitent plus de substrat pour se développer sainement dès les premières semaines.
La caissette : pour les semis denses et faciles
Elle convient aux espèces dont les jeunes racines supportent bien le repiquage, comme les oignons, les céleris ou les poireaux. Remplie de terreau, elle permet des semis en masse mais nécessite une attention particulière pour le repiquage.

Semis en caissette
Les mini-mottes : une solution modulaire et écologique
Fabriquées à l’aide d’un presse-motte, ces petites briques de substrat avec cavité centrale facilitent le semis de tomates, poivrons, piments, laitues, basilics ou choux. Elles permettent une manipulation individuelle sans perturber les racines.

Le Presse-Mottes
Le semis sous abri : débuter plus tôt et protéger les jeunes pousses
Qu’il soit direct ou indirect, le semis sous abri se pratique dans un espace protégé comme la maison, une serre, un châssis ou un tunnel. Il protège les graines du gel et permet un démarrage anticipé de la culture. L’utilisation de contenants adaptés (godets, plaques, mottes) facilite la gestion de la température, de l’humidité et de la lumière.
Les grandes techniques de semis à connaître
Le semis en ligne : pour un potager bien ordonné
Il permet une organisation claire et un bon espacement des rangs. À faire aussi bien en pleine terre qu’en caissette, cette méthode convient à la majorité des légumes : carottes, betteraves, laitues, épinards, courgettes…
- Tracez vos lignes à l’aide d’un cordeau.
- Semez à la main ou avec un semoir.
- Refermez les sillons, tassez légèrement et arrosez en pluie fine.
Le semis en poquet : maximiser les chances de germination
Dans cette méthode, on place plusieurs graines dans un même trou pour compenser un taux de germination incertain ou pour les espèces qui germent difficilement. On l’utilise souvent pour les cucurbitacées, les légumineuses ou les grosses graines (maïs, capucines).
- Semez 2 à 5 graines par poquet.
- Éclaircissez après levée en ne gardant que le plant le plus vigoureux (sauf fabacées qui peuvent rester groupées).
Le semis à la volée : une méthode traditionnelle
Technique ancestrale utilisée pour les engrais verts, les fleurs sauvages ou les jeunes pousses de salade. Elle demande du doigté pour bien répartir les graines.
- Semez les graines en les projetant de la main en arc de cercle.
- Ratissez pour recouvrir.
- Plombez le sol avec un rouleau ou une planche.
- Arrosez délicatement.
Bien préparer la terre ou le terreau avant de semer
Quel terreau choisir pour les semis en contenants ?
Un terreau spécial semis est essentiel : léger, drainant, aéré et peu enrichi. Il se compose de tourbe (à remplacer par de la fibre de coco si possible), vermiculite, compost et chaux. Optez pour une version sans tourbe si possible, et complétez avec du compost mûr pour améliorer la structure.
Comment préparer le sol pour les semis en pleine terre ?
Préparez le sol plusieurs semaines à l’avance :
- Si le sol était paillé ou occupé par un engrais vert, retirez le paillage, aérez avec une aéro-bêche, émiettez et ratissez.
- Si le sol est nu, désherbez, aérez, apportez du compost bien décomposé et ratissez finement.
Dans tous les cas, un lit de semence bien émietté et un sol réchauffé sont indispensables à une bonne levée.
Quand semer ? comprendre le calendrier de semis
Chaque espèce a ses propres exigences. Consultez les indications sur les sachets de graines ou créez votre propre calendrier selon vos expériences et votre climat. Un semis trop précoce risque l’étiolement, un semis trop tardif ne permettra pas à la plante d’arriver à maturité.
Entretenir ses semis jusqu’à la plantation
Une fois les graines mises en terre, un suivi attentif est indispensable :
- Installez les semis à la lumière.
- Arrosez régulièrement mais modérément (terre toujours humide, jamais détrempée).
- Protégez du froid et des limaces.
- Repiquez dès que les racines remplissent leur contenant ou que les plants manquent de place.
Les 8 étapes clés pour des semis réussis
- Choisir le type de semis : godet, pleine terre, mottes…
- Respecter les bonnes périodes : suivez les calendriers ou votre propre expérience.
- Contrôler la température : vérifiez la température de germination indiquée sur les sachets.
- Choisir la technique adaptée : en ligne, poquet ou à la volée.
- Préparer correctement le substrat ou le sol : structure fine, meuble, aérée.
- Semer à la bonne profondeur : souvent 3 à 4 fois l’épaisseur de la graine.
- Arroser avec méthode : privilégiez l’arrosage par capillarité pour éviter de déplacer les graines.
- Surveiller la lumière, l’humidité et la chaleur : trois paramètres essentiels à ajuster quotidiennement.
Source : blog.kokopelli-semences.fr