Des recherches récentes mettent en lumière l’importance de la vitamine D pour réduire les risques associés au cancer, tant en prévention qu’en soutien lors du traitement. Plusieurs études démontrent que maintenir un bon taux de vitamine D pourrait avoir des effets protecteurs significatifs, notamment en diminuant la mortalité liée au cancer. Divers types de cancers, dont le cancer colorectal et le cancer du sein, semblent particulièrement concernés par ces effets bénéfiques.
Impact de la vitamine D sur la mortalité due au cancer
Une étude regroupant 25 871 participants a révélé que la prise quotidienne de 2 000 UI de vitamine D entraînait une baisse de 17 % du risque de cancer métastatique et de décès. Chez les personnes maintenant un poids corporel sain, cette réduction atteignait même 38 %. Il est important de noter que, malgré des limites méthodologiques (absence de mesure des taux sanguins et posologie modérée), l’effet observé reste notable.
« Les bienfaits de la vitamine D3 pour limiter les métastases (ou la propagation de la maladie à d’autres organes) et la gravité furent observés dans tous les cancers, et ils étaient particulièrement importants chez les participants à l’étude qui ont maintenu un poids sain … »
« Le message principal [de notre étude] est que la vitamine D peut réduire le risque de développer un cancer métastatique ou mortel chez les adultes sans diagnostic de cancer », a déclaré à l’UPI la co-auteure de l’étude, le Dr Paulette Chandler. »
L’étude VITAL, à l’origine de ces résultats, a suivi les patients pendant plus de cinq ans. Si aucune différence statistique n’a été notée dans l’incidence globale du cancer entre les groupes supplémentés et non-supplémentés, la réduction des décès liés au cancer a motivé une analyse secondaire, confirmant l’intérêt potentiel de la vitamine D dans ce contexte.
Le rôle du poids corporel et de l’obésité
Les bénéfices liés à la vitamine D semblent plus marqués chez les personnes ayant un poids sain. L’obésité pourrait réduire l’efficacité de la supplémentation, comme l’a souligné le Dr Paulette Chandler : « Notre étude souligne le fait que l’obésité peut conférer une résistance aux effets de la vitamine D ».
En effet, la vitamine D étant liposoluble, elle est stockée dans les tissus adipeux, les muscles, le foie et le sérum. En cas d’obésité, le volume de ces compartiments augmente, entraînant une dilution de la vitamine D. Ainsi, les personnes obèses présentent souvent des taux sanguins plus faibles, et nécessitent des doses plus importantes pour atteindre des niveaux comparables à ceux des personnes de poids normal.
« Le taux de vitamine D sérique est plus bas chez les personnes obèses. Il est important de comprendre le mécanisme de cet effet et s’il indique une carence cliniquement significative … Les personnes obèses ont besoin de doses plus élevées de vitamine D pour obtenir le même taux sérique en 25-hydroxyvitamine D que celles avec un poids normal. »
Par ailleurs, une étude a montré qu’une augmentation de 10 % de l’indice de masse corporelle engendre une diminution de 4,2 % du taux sanguin de vitamine D, suggérant un lien direct entre obésité et déficit en vitamine D.
Effets de la vitamine D sur le cancer colorectal
Une revue scientifique parue dans le British Journal of Cancer a mis en évidence qu’un faible taux de vitamine D est associé à une moins bonne survie en cas de cancer colorectal. Les auteurs ont analysé sept essais cliniques, dont trois concernaient des patients déjà diagnostiqués et quatre examinaient la survie chez des cas incidents.
Globalement, la supplémentation en vitamine D a permis de réduire de 30 % les issues indésirables liées au cancer colorectal et d’améliorer la survie des patients. Les auteurs précisent :
« La méta-analyse démontre un avantage cliniquement significatif de la supplémentation en vitamine D sur les résultats de survie [du cancer colorectal]. D’autres ECR bien conçus et adéquatement menés sont nécessaires pour … [déterminer] le dosage optimal. »
Vitamine D, incidence du cancer et mortalité
Une méta-analyse publiée dans Bioscience Reports a examiné dix essais randomisés totalisant plus de 81 000 participants pour évaluer l’effet de la supplémentation en vitamine D sur l’incidence et la mortalité globale par cancer.
Les résultats indiquent que le taux d’incidence du cancer était similaire entre les groupes supplémentés et non supplémentés (9,16 % contre 9,29 %). Cependant, la mortalité par cancer a été significativement réduite dans le groupe ayant reçu de la vitamine D : 2,11 % contre 2,43 % dans le groupe placebo.
« Le taux de mortalité par cancer était respectivement de 2,11 % (821 cas) et de 2,43 % (942 cas) dans le groupe d’intervention avec la vitamine D et le groupe avec le placebo, entraînant une réduction significative du risque (RR = 0,87). … Nos résultats soutiennent un effet bénéfique du complément de vitamine D sur la réduction de la mortalité par cancer, en particulier dans les sous-populations sans antécédents de cancer, utilisation supplémentaire de vitamine D ou de complément de calcium. »
Protection contre le cancer du sein
Plusieurs travaux indiquent que la vitamine D joue un rôle clé dans la prévention du cancer du sein. Une analyse de GrassrootsHealth, publiée dans PLOS ONE, a montré que les femmes présentant un taux de vitamine D d’au moins 60 ng/ml (150 nmol/l) avaient un risque inférieur de 82 % de développer un cancer du sein par rapport à celles dont le taux était inférieur à 20 ng/ml (50 nmol/l).
Une étude menée au Royaume-Uni a obtenu des résultats similaires, avec une diminution du risque de 83 % pour les femmes ayant des taux élevés de vitamine D. Une méta-analyse récente recensant 70 études d’observation a conclu que chaque hausse de 2 ng/ml (5 nmol/l) du taux de vitamine D correspondait à une baisse de 6 % de l’incidence du cancer du sein. En pratique, passer d’un taux de 20 à 60 ng/ml (50 à 150 nmol/l) réduirait globalement le risque de 71 %.
Les graphiques issus des études illustrent la corrélation dose-réponse entre la concentration sanguine de vitamine D et le risque de cancer du sein, mettant en avant que plus le taux de vitamine D est élevé, plus la protection semble importante.
Après 4 ans, le pourcentage de femmes sans cancer du sein dans le groupe à 60 ng/ml était de 78 % supérieur à celui du groupe carencé.
Conseils pratiques pour optimiser son taux de vitamine D
Pour les personnes vivant dans l’hémisphère nord, il est recommandé de contrôler son taux de vitamine D à l’approche de l’hiver et d’agir si celui-ci est inférieur à 40 ng/ml (100 nmol/l). Un objectif de 60 ng/ml (150 nmol/l) ou plus est conseillé pour une protection optimale contre le cancer.
Il est possible d’utiliser un kit de test à domicile pour mesurer son taux de vitamine D. Une fois le taux connu, la calculatrice de vitamine D proposée par GrassrootsHealth peut aider à ajuster la supplémentation. Pour optimiser l’absorption, il est conseillé de prendre la vitamine D avec de la vitamine K2 et du magnésium.
Il est recommandé de refaire le test après trois à quatre mois afin de s’assurer que le taux cible est atteint. Si besoin, ajustez la dose et vérifiez à nouveau après quelques mois.
Pour approfondir les liens entre vitamine D et santé, consultez le dossier sur le taux optimal de vitamine D ou explorez les sept principes du traitement du cancer.
Source : lavieensante.com