France: des bactéries résistantes aux antibiotiques découvertes sur 61% des volailles

Après analyse d’une centaine d’échantillons de poulet et de dinde achetés en grande surface, sur les marchés ou en boucherie, l’UFC-Que choisir alerte sur la présence de bactéries résistantes à un ou plusieurs antibiotiques. 

Le test de l’association de consommateurs, publié lundi 10 mars, démontre que 26 échantillons sont contaminés et parmi eux, 61 % sont porteurs de bactéries résistantes à une ou plusieurs familles d’antibiotiques.

Pire : quelque 23 % peuvent survivre à des antibiotiques critiques, « c’est-à-dire les plus cruciaux utilisés en médecine humaine en dernier recours pour des pathologies graves ». Des résultats inquiétants qui conduisent l’association à enjoindre à la France de « renforcer » la réglementation sur ce sujet de santé publique. 

L’UFC souligne que les volailles d’entrée de gamme « semblent plus impactées par l’antibiorésistance que les volailles biologiques », ce qui est logique puisque l’élevage bio encadre et limite strictement le recours aux antibiotiques. Les traitements allopathiques chimiques (y compris antibiotiques) ne sont possibles qu’en curatif et leur nombre est limité (de 1 à 3 par an selon la durée de vie de l’animal, hors traitements obligatoires et vaccins), selon la Fédération nationale d’agriculture biologique (FNAB).

S’agissant des viandes Label rouge, « la résistance est moindre » mais lorsqu’elle est présente, « cela concerne les antibiotiques critiques, les plus forts ».

Face à ce constat, l’association de consommateurs demande au gouvernement français de « sacraliser » dans la loi l’engagement de réduction de 25 % de l’utilisation des antibiotiques dans les élevages. Et d’imposer un découplage strict entre la prescription et la délivrance, sachant qu’aujourd’hui bon nombre de vétérinaires prescrivent et vendent les traitements aux éleveurs.

Enfin, dans la cadre des négociations sur l’accord de libre-échange entre l’UE et les Etats-Unis (TTIP), l’Europe doit se positionner clairement contre tout allégement des normes européennes en matière de sécurité sanitaire, que ce soit sur l’antibiorésistance, les hormones de croissance ou la décontamination des carcasses à l’eau de Javel, demande encore l’UFC.

Source © Le Monde.fr avec AFP