Risque d’AVC et chocolat

L’ennui avec les études sur le chocolat est que la presse saute dessus et simplifie ou dramatise les messages. Les fabricants de bonbons arrivent ensuite avec leurs ressources, brouillant ainsi les messages.

C’est ainsi que se perd une idée importante : les flavanols, ces phytonutriments présents dans le cacao, semblent réellement bénéfiques. Le sucre contenu dans le chocolat n’est pas bon pour la santé. L’excès de calories dans le chocolat ne l’est pas non plus. Toutefois, la poudre de cacao naturel peut être considérée comme un aliment sain.

Les bienfaits du cacao brut

Il est donc recommandé d’ajouter du cacao à un smoothie, des flocons d’avoine, ou autres préparations similaires pour bénéficier de ses effets positifs. Idéalement, il faut choisir du cacao à l’état brut, dont l’acidité n’a pas été neutralisée par le procédé dit « Dutch », puisque les flavanols sont ce qui donnent au cacao son goût amer. Le traitement du cacao avec des solutions alcalines est précisément destiné à les détruire. En matière de cacao, le goût amer est donc bon signe.

Cacao et fonction artérielle

Dans une étude, il a été montré que consommer du chocolat noir peut améliorer le fonctionnement des artères coronaires du cœur en moins de deux heures. Cette amélioration a été mesurée à l’aide d’une technique sophistiquée d’angiographie sonore. Mais il existe des vaisseaux sanguins que l’on peut voir de nos propres yeux : les vaisseaux sanguins situés à l’intérieur des yeux. Deux heures après avoir mangé du chocolat noir, les petites veines dans vos yeux arrivent nettement mieux à se dilater.

Effets sur les vaisseaux sanguins des jambes

La maladie artérielle périphérique est une forme d’athérosclérose des artères qui irriguent vos bras et jambes. Cette maladie provoque des crampes douloureuses dans les mollets lorsque vous essayez de faire de l’exercice, en raison d’une circulation sanguine réduite. Une étude a examiné cette condition en suivant 20 patients deux heures après avoir consommé du chocolat noir (à plus de 85% de cacao) et du chocolat au lait. Après avoir mangé du chocolat noir, les patients étaient capables de marcher au moins 11 mètres de plus et environ 17 secondes de plus qu’avant. À l’inverse, après avoir mangé du chocolat au lait, ils marchaient encore moins loin qu’au départ et pas une seconde de plus.

Régression de l’athérosclérose

Cette étude suggère que le cacao a des propriétés bénéfiques. Bien que gagner quelques secondes supplémentaires ne soit pas particulièrement satisfaisant, l’idée plus fascinante serait de provoquer une régression de l’athérosclérose. Cette régression a été jugée impossible jusqu’à ce qu’en 1977 des études démontrent le contraire. L’une des premières démonstrations de cette régression n’a pas été faite sur les artères coronaires du cœur mais sur les artères fémorales des jambes.

Chocolat et cerveau

Pour les artères alimentant le cerveau, il existe une approche non-invasive pour mesurer la fonction artérielle par échographie transcrânienne. Lorsqu’on demande à une personne de retenir son souffle, le cerveau compense en ouvrant les artères pour accroître le flux sanguin. Toutefois, lorsque ces artères sont rigidifiées par l’athérosclérose, elles ne peuvent pas s’ouvrir autant ou aussi rapidement qu’elles le devraient, ce qui peut être un facteur de risque d’AVC.

Des chercheurs ont comparé les effets de divers aliments sur la fonction artérielle du cerveau, mais ont inclus des options peu conventionnelles comme le Mars frit en pâte à beignet dans leur étude. Bien que ce choix semble absurde aux premiers abords, il est important de noter que les habitudes alimentaires locales y sont intégrées pour observer les effets réels de la diète sur la santé générale.

Consommation de chocolat et réduction du risque d’AVC

Plusieurs études de population à long terme ont constaté que les personnes qui consomment du chocolat semblent avoir des taux plus bas d’AVC. Cette constatation a été confirmée par d’autres recherches. Néanmoins, ces études n’ont pas toujours réussi à isoler le chocolat des autres comportements positifs pour la santé, tels que l’exercice physique, qui pourraient être associés à une consommation de chocolat.

Conclusion

Pour prouver une relation de cause à effet entre la consommation de chocolat et la réduction des risques d’AVC, il faudrait une étude sur plusieurs décennies répartissant des sujets en deux groupes, dont l’un mangerait du chocolat et l’autre non. Évidemment, la réalisation d’une telle étude serait extrêmement complexe et difficile à mettre en œuvre.

Source: NutritionFacts.org