Le BIO : plus qu’un choix, une priorité

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Depuis les années 1970, les avantages des aliments certifiés biologiques — en général complets et à dominance végétale — sont de plus en plus reconnus et appréciés, d’autant plus que l’offre ne cesse de se diversifier. Bien que la part de marché soit marginale (aux alentours de 3 %), la croissance soutenue de cette industrie semble déranger. 

Trop souvent, les grands médias sèment la confusion en propageant des faussetés véhiculées par des études tronquées qui sont souvent financées par l’industrie agro-alimentaire chimique. On met en doute les nombreux avantages des aliments certifiés bio. Un nouveau livre paru aux Éditions Terre vivante, Manger bio c’est mieux !, vient déboulonner ces mythes. Il a été rédigé par trois des meilleurs spécialistes de l’agriculture biologique en France, dont le célèbre ingénieur agronome Claude Aubert, fondateur de Terre vivante et du magazine Les quatre saisons du jardinage bio. Ce livre présente des recherches scientifiques indépendantes prouvant la supériorité de ce mode d’agriculture. Les sceptiques seront confondus !

Pour diminuer la pollution

Constat incontournable : il nous faut diminuer la pollution des sols, des nappes d’eaux souterraines et de surface, de l’air et de nos assiettes. Comment penser que les pesticides et engrais de synthèse, des substances parfois hautement toxiques incorporées dans la chaîne alimentaire, n’auront pas d’impact sur l’environnement et sur la santé des individus ?

L’interdiction d’utiliser ces produits de synthèse ainsi que les organismes génétiquement modifiés (OGM) constitue une des exigences fondamentales et non négociables pour décrocher la certification bio. Ce bienfait suffit à lui seul à exiger des aliments biologiques puisque l’espérance de vie sans incapacité stagne ou diminue dans plusieurs pays depuis plusieurs années.

Pour prévenir les maladies dégénératives

Deux études américaines ont révélé des faits probants : la première a conclu que l’urine des enfants qui mangent plus de 75 % de fruits et légumes bio contient six à neuf fois moins de métabolites de pesticides que celle des enfants qui mangent plus de 75 % de fruits et légumes conventionnels; la seconde a démontré qu’après seulement deux jours de consommation de fruits et légumes bio, la teneur de l’urine en métabolites de deux pesticides organophosphorés, le malathion et le chlorpyrifos, était divisée par 10. (Manger bio supprime environ 90 % des pesticides absorbés, car l’air et la poussière que nous respirons ou ingérons en contiennent toujours). De plus, l’animal mange des végétaux arrosés de pesticides dont les résidus se déposent dans ses graisses et s’y accumulent, se rendant ensuite jusque dans l’assiette puis dans l’estomac du consommateur.

Or, la grande majorité des études récemment publiées dans les revues scientifiques confirme le risque accru de divers cancers (leucémie, cancers du sein, de la prostate et du cerveau, lymphome non hodgkinien, etc.) avec l’exposition professionnelle ou domestique aux pesticides. Par exemple, dans le cas des enfants vivant en région agricole ou dont les mères ont été exposées aux pesticides agricoles ou domestiques durant la grossesse, l’incidence de cancer est anormalement élevée. Mais il y a plus…

Des liens se sont avérés entre l’exposition à plusieurs pesticides — retrouvés dans les aliments, l’eau, les bâtiments et les gazons — et plusieurs autres effets sanitaires à long terme : malformations congénitales ou décès de fœtus, allergies, dérèglements des systèmes reproducteur, endocrinien, immunitaire, nerveux, etc.

Combien d’autres études faudra-t-il pour que l’on adopte des législations protégeant la santé publique plutôt que les profits des fabricants de produits chimiques ? Combien de milliards de dollars devront être dépensés en soins de santé pourtant évitables si l’on investissait plutôt dans l’éducation et les campagnes de sensibilisation grand public ?

Plus nutritif et plus savoureux

La valeur nutritive supérieure du bio est souvent contestée. Pourtant, depuis une décennie, plusieurs recherches ont démontré avec évidence une proportion nettement plus élevée de vitamines et minéraux. Par exemple, des synthèses effectuées par les agences de sécurité alimentaire française et britannique ont conduit ces organismes à s’entendre sur la plus haute teneur du bio en minéraux comme le magnésium, en acides phénoliques et flavonoïdes antioxydants et en acides gras polyinsaturés. Ce sont vraisemblablement surtout les intrants naturels dont sont nourris les sols et les animaux qui ajoutent à la valeur nutritive des aliments; néanmoins, la meilleure assimilation des nutriments par les plantes pourrait aussi s’expliquer par la plus grande richesse en humus et l’activité biologique supérieure des sols, qui sont favorisées notamment par la rotation et la diversification des cultures.

Le plaisir des saveurs

Quel plaisir que celui de redécouvrir les véritables saveurs grâce aux aliments frais et certifiés biologiques ! Leur qualité gustative ne ment pas puisqu’ils sont cultivés sans produits pétrochimiques et transformés avec un nombre limité d’additifs naturels de conservation. De plus en plus de grands chefs cuisiniers se procurent d’ailleurs des légumes biologiques afin de s’assurer d’obtenir une saveur incomparable et de partager cette expérience gustative avec leur clientèle.

Appui à nos agriculteurs

Il faudrait davantage de politiques qui encouragent les producteurs biologiques en leur accordant, par exemple, une aide financière favorisant l’accès à la certification bio.

Les aliments bio coûtent cher ?

C’est le principal frein à l’achat. Pourtant, si l’on comptabilisait les coûts réels de l’utilisation des pesticides, le coût des aliments conventionnels serait supérieur ! Nos habitudes de consommation ont un impact direct sur la qualité de l’eau et de l’air, le patrimoine agricole, la biodiversité des écosystèmes et la santé des êtres humains. Rappelons que pour éviter les OGM, la culture certifiée bio est essentielle dans le cas de tous les produits à base de soya, de maïs et de canola. Le bio, une alternative écologique, nutritive, savoureuse, logique, intelligente, altruiste, évolutive.

Et cela, d’autant plus que les cellules végétales se défendent déjà en fabriquant naturellement des insecticides, fongicides et bactéricides qui se concentrent dans la pelure, la première à subir les attaques extérieures. Or, ces mêmes composés s’avèrent posséder des propriétés anticancéreuses ou du moins bénéfiques pour la santé. Bref, le bio est une priorité, une urgence!

Biologique et écologique

L’adéquation « manger bio = manger santé = manger écologique » devient de plus en plus comprise.

En préparant des repas biologiques, manger n’est plus un geste répétitif mais gustatif et significatif. Il devient un acte de plaisir conscient et en harmonie avec l’ensemble des êtres vivants. Nous participons ainsi à sauvegarder notre patrimoine planétaire et notre santé par des méthodes naturelles et écologiques.

source: mangersantebio